Présidentielle française 2022: Anne Hidalgo officialise sa candidature

« J’ai décidé d’être candidate à la présidence de la République française », a déclaré Anne Hidalgo, 62 ans, devant ses partisans à Rouen. Selon les sondages actuels, l’élue est créditée de 7 à 9% des intentions de vote au premier tour. Un résultat qui serait largement insuffisant pour se qualifier au second tour.

Celle qui affirmait il y un an n’avoir aucune ambition présidentielle s’est lancée, notamment sous la pression de son parti où elle est une figure en tant que dirigeante de la première ville de France, bastion socialiste depuis vingt ans.

Anne Hidalgo a dit être « candidate pour offrir un avenir à nos enfants, à tous nos enfants », face à une « France de la fraternité qui se divise ».

Rétablir l’unité du pays

« Le quinquennat qui s’achève, devait unir les Français, il les a divisés comme jamais. Il devait régler des problèmes sociaux, il les a aggravés. Il devait protéger notre planète, il a tourné le dos à l’écologie », a tancé la candidate socialiste dans une attaque contre le bilan d’Emmanuel Macron.

« Nous devons réinventer notre modèle français fragilisé par ces crises multiples », sanitaires, climatiques, a déclaré la candidate, affirmant vouloir rétablir « le respect » et l’unité du pays.

Le nom d’Anne Hidalgo vient donc s’ajouter à la longue liste des candidats qui veulent incarner la gauche, dans un paysage politique français marqué ces dernières années par la progression de l’extrême-droite de Marine Le Pen et l’émergence d’Emmanuel Macron au centre.

Une candidate aux origines modestes

Malgré une image clivante, Anne Hidalgo met en avant ses origines modestes et sa gestion municipale pour se placer dans la course à la présidentielle française d’avril.

« Je suis née en Espagne d’un papa électricien et d’une maman couturière », rappelle cette native de San Fernando à la pointe sud la péninsule ibérique. Arrivée en France, à Lyon, à l’âge de deux ans, Ana devient Anne et obtient la nationalité française à 14 ans.

« Je ne fais pas partie des gens nés dans le milieu du pouvoir », mais « j’ai eu la chance de bénéficier de cette promesse républicaine », « cette égalité réelle à travers l’école », explique-t-elle.

Dans un pays centralisé comme la France où les Parisiens sont souvent caricaturés comme riches, arrogants ou méprisants envers la province, elle aime se présenter comme populaire. « Je suis l’émanation du peuple de Paris » et « non une incarnation de l’élite parisienne », « montée » de Lyon à Paris « pour le boulot, comme beaucoup de Parisiens ».

Élue de Paris depuis 2001, elle est devenue maire en 2014 et a été largement réélue en 2020, portée par une plateforme de gauche. Même si elle ne les a pas directement gérées, elle a été aux premières loges pendant les épreuves qui ont frappé Paris, comme les attentats de 2015, l’incendie de Notre-Dame ou les manifestations des « gilets jaunes ».

La transition écologique au cœur de sa campagne

Interdiction des voitures diesel d’ici 2024, piétonisation d’une partie des quais de Seine, multiplication des pistes cyclables, limitation de la vitesse à 30 km/h. Anne Hidalgo a peu à peu fait de son engagement « vert » sa marque de fabrique.

Appelant du dépassement des « divisions stériles », vantant son « expérience », sa « vision », Anne Hidalgo entend placer le thème de la transition écologique au cœur de sa campagne, après avoir mené depuis 2014 à Paris une politique visant à réduire la pollution automobile.

« Nous devons réussir la transition écologique », a-t-elle lancé, promettant un « plan sur 5 ans pour décarboner notre économie », mais aussi des négociations pour augmenter les salaires, plus de décentralisation, entre autres.

« On m’a caricaturée en “antibagnole”, alors que je suis antipollution », écrit-elle dans son livre Une femme française, à paraître mercredi 15 septembre, alors que la circulation est devenue difficile dans Paris.

Mais elle est aussi critiquée sur la multiplication anarchique des vélos et trottinettes, sa politique de travaux publics, la saleté des rues, la prolifération des rats ou la hausse de la délinquance.

C’est « une force tranquille »

Les soutiens d’Anne Hidalgo défendent « son écoute » et sa « capacité à rassembler ».

Elle « a une capacité à comprendre les difficultés des Français », analyse le premier secrétaire du PS Olivier Faure. C’est « une force tranquille », dit-il, reprenant le fameux slogan de François Mitterrand, grande figure tutélaire du Parti socialiste, lors de sa première campagne présidentielle victorieuse en 1981.

Ses partisans saluent aussi la « stature internationale » de celle qui a géré pendant quatre ans le réseau des plus grandes villes du monde et qui a obtenu l’attribution des Jeux olympiques d’été à Paris en 2024.

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