La transhumance, une pratique ancestrale en Afrique de l’Ouest, continue de susciter de vives tensions au Togo. Malgré une suspension en vigueur depuis 2020, des incidents liés à l’infiltration de troupeaux sur le territoire se multiplient, mettant en péril la cohabitation pacifique entre éleveurs et agriculteurs.
Face à cette situation préoccupante, le gouvernement togolais a décidé de renforcer sa réponse en créant un ministère dédié à la réglementation de la transhumance. Dirigé par Damehame Yark, ce nouveau département ministériel a pour mission de trouver des solutions durables pour gérer les flux de bétail et prévenir les conflits.
« Les services de renseignement ont rapporté que la majorité des bouviers entrant au Togo ne sont pas des transhumants pacifiques, ce qui alimente les conflits avec les populations locales », regrette le ministre. Pour remédier à cette situation, le gouvernement a mis en place plusieurs mesures :
• Délimitation de zones dédiées : une trentaine de sites ont été identifiés et seront aménagés pour accueillir les troupeaux en toute sécurité. Ces zones permettront de limiter les déplacements incontrôlés et de réduire les risques d’incursion dans les champs cultivés.
• Renforcement des contrôles : les services compétents seront renforcés aux frontières pour mieux surveiller les mouvements de bétail et intercepter les contrevenants.
• Dialogue avec les acteurs : le ministère compte engager un dialogue constructif avec les éleveurs, les agriculteurs et les communautés locales pour trouver des solutions consensuelles et pérennes.
La régulation de la transhumance est un défi de taille, et le ministre Yark est déterminé à y faire face. La création de ce ministère témoigne de la volonté du gouvernement à trouver un équilibre entre les besoins des éleveurs et la protection des terres agricoles.
La mise en œuvre de ces mesures constitue une avancée majeure dans la gestion de la transhumance au Togo. Cependant, le succès de cette politique dépendra de l’implication de tous les acteurs concernés et de la capacité des autorités à faire respecter les règles établies.