Togo/Politique: Hara-Kiri

Une tribune de Innocent Pato

Le Rubicon franchi,  reste la promulgation. L’assemblée nationale a adopté à l’unanimité des votants la nouvelle constitution. Cette dernière, promulguée, fera passer le Togo à un régime parlementaire. Avec un tel régime, tout parti politique ou groupe de partis ayant la majorité à l’assemblée nationale aura les manettes du pays en main. Optant pour un tel système à la veille des élections législatives et régionales, le parti au pouvoir semble se livrer à un hara-kiri.

Un acte courageux mais bien risqué

Au-delà de la procédure qui laisse libre cours à toute sorte de spéculation, le changement de régime, en lui-même, s’offre comme une opportunité où le jeu semble ouvert à tous. À l’avance difficile de dire avec exactitude le nombre de voix possible pour UNIR le parti au pouvoir. C’est également l’incertitude du côté de l’opposition togolaise en ce qui concerne la mise à rafler. Les mouvements de foule sont semblables aux sondages et peuvent parfois réserver des surprises ! S’il y a lieu de saluer le courage du parti au pouvoir, il y a également lieu de comprendre que dans le cas d’espèce, ce parti, au risque de nous tromper, paraît prêt à tout pour un Togo nouveau.

Une opportunité pour l’opposition togolaise?

Probablement oui. Avec des voix à l’assemblée nationale, celle-ci aura son mot à dire et devra bien peser dans la balance. Ici tout dépend de la stratégie, de la communication et de la vigilance pendant et après le vote. Bien plus l’opposition aurait mieux joué en mettant un accent sur la stratégie avec une participation en rang serré que de faire de la révision de la constitution une fixation. À l’hypothèse que l’opposition sorte vainqueur du double scrutin remettra elle en cause la nouvelle constitution si celle-ci venait à être promulguée?

Elle sera promulguée!

Au regard des efforts fournis par les partisans du régime parlementaire, la surprise serait la non promulgation de la nouvelle loi. Un refus de la part du chef de l’État serait une trahison que les militants de son parti tout comme ses sympathisants auront du mal à digérer. Ce serait également un acte de mépris vis à vis des chefs traditionnels et de certaines personnes qui ont salué ledit projet. La nouvelle constitution est bien sur la rampe de lancement,  reste à la promulguer.

Autant nous préparer à la nouvelle donne, celle qu’offre UNIR comme ces dames, dans le temps, qui pour prouver leur innocence sont obligées de s’éventrer.

Innocent Pato

 

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