Préparation de la soude végétale et de l’huile de palme : la VMB à l’école des préparatrices de Kpélé- Govié

Kpélé-Govié, un village situé à 155 km de la ville de Lomé constitue une sorte d’eldorado, un véritable paradis des matières premières, précieuses dans le domaine du cosmétique et de la beauté. Les membres des associations Vallée des métiers de beauté (Vmb) et Canadiens d’Afrique (CIAA), sous l’égide de Diogou Drame, directrice de fabrique 621 France, ont été formés du 26 au 27 Septembre 2020 par les braves dames de ce village dans la préparation de la soude végétale, de l’huile de palme et de l’huile palmiste, tous naturels et précieux pour la fabrication des produits de beauté 100% naturels et made in Africa.
La soude végétale, le savon noir et l’huile de palme.
Samedi 26 septembre. L’équipe de la Vmb débarque dans la concession de Mawuko Kouma, la préparatrice de la soude végétale, élément essentiel dans la fabrication du savon noir appelé communément Akôtô. Le travail est un processus scientifique bien précis.
” J’utilise le cacao, l’écorce du Kapokier ou le palmier séché pour la fabrication de la soude végétale 100% naturel. Si nous prenons le cas du cacao, après l’avoir séché, nous l’écrasons et obtenons de la cendre sur laquelle on verse de l’eau chaude. L’eau recueillie sera mise dans la marmite et bouillie pour obtenir ce que nous appelons l’eau du savon. Cette eau sera mélangée avec de l’huile de palme ou de l’huile de palmiste pour la fabrication finale du savoir noir” nous explique Mawuko Kouma.
La soude végétale regorge des vertus cosmétiques et comestibles.Le processus demande beaucoup de travail, de la dépense d’énergie puisque tout est fait manuellement par les braves dames. Après la visite de dame Mawuko, la Vmb va rencontrer Amegatse Nyessime, l’experte en huile de palme ou huile rouge. Les fruits mûrs du palmier sont préparés puis pilés dans du mortier. Dame Nyessime malaxe la solution recueillie dans de l’eau. L’huile vient à la surface et la bonne dame peut extraire facilement l’huile qu’il torrefiera dans de la marmite pour obtenir l’huile de palme. Cette huile de palme intervient dans la protection de la peau au moment de vive chaleur. Il rend les cheveux brillants et très doux et convient à tous les types de cheveux.
La préparation de l’huile palmiste
Dimanche 27 Septembre, jour 2, chez dame Hayefo Ama. Le processus de fabrication de l’huile palmiste n’est pas moins pénible que les deux précédents. En effet, Hayefo Ama torrefie les noix de palme, et aidée de ses filles, va les écraser au moulin du village. La solution obtenue, mélangée avec de l’eau sera mise au feu et remuée jusqu’à ce que l’huile ne vienne à la surface. Avec des petites bassines et à l’aide de quelques amies, Hayefo Ama recueille l’huile qu’elle vendra à la population et aux étrangers pour la consommation et pour l’utilisation de cette huile, essentielle dans la fabrication des produits de beauté. Toutes ces femmes battantes ont un problème commun : le manque de moyens pour des productions en grande quantité.
“Nous faisons tout manuellement, et n’avons pas de moyens financiers pour nous acheter des machines. Le peu que nous faisons sert à la consommation. Nous souhaitons vivre de notre savoir-faire et exhortons les bonnes volontés à nous fournir des machines pour que nous puissions fabriquer nos matières premières en quantité” lancent-elles, désespérées.
Pour Yvonne Etsi-Abah, présidente de Global Agri-Man Coopérative (AGC), cette formation est une aubaine pour approfondir les connaissances.
” On ne finit jamais d’apprendre et cette formation m’a fait découvrir des choses extraordinaires. Ce qui m’a le plus touché, c’est la pénibilité du travail. Désormais, j’aurai un peu de recul et ne demanderai plus à baisser les prix des produits de nos mamans. Je pense aussi à l’avenir investir dans les machines pour aider ces dames à vivre de leur travail” promet-elle.
 Des échanges entre les participants et les formatrices ont été fructueux. Quant au président Eric Ametsipe de la Vmb, son association vient de noter encore une fois dans son cahier de découvertes, de nouvelles astuces.
” Nous voulons savoir comment les matières premières rentrant dans la fabrication des produits naturels sont fabriquées et Kpélé-Govié est un lieu idéal pour cette découverte. Nous avons eu la chance de voir à l’œuvre les braves dames de ce village qui n’ont ménagé aucun effort pour nous transmettre leur immense savoir.” affirme-t-il.

Ces braves dames vivent dans la précarité malgré leur utilité inestimable. Le cri d’appel est lancé alors vers le ministère de tutelle et des philanthropes pour doter ces dames de moyens requis pour des productions en grande quantité.

Bernard Wella

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