Le chef de l’Etat Faure Gnassingbé est présent à New-York où il prend part à la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies. A la tribune de cette institution, il a prononcé hier 23 septembre un important discours, appelant à une refonte de la coopération internationale face aux crises mondiales.
En introduction de son allocution, Faure Gnassingbé souligne l’évolution du contexte mondial depuis la création de l’Organisation des Nations unies. Pour lui, les crises actuelles, de nature complexe et interconnectée, exigent des réponses globales et coordonnées. Entre autres arguments développés, la nécessité d’une action collective; la réforme du multilatéralisme; le rôle central de l’Afrique; l’importance de l’État; la relocalisation de l’aide au développement; l’inclusion et le respect de la dignité de tous les peuples.
A en croire Faure Gnassingbé, les défis actuels dépassent les capacités d’action individuelle des États, ce qui rend indispensable une coopération internationale renforcée. Les institutions internationales actuelles sont jugées obsolètes et incapables de répondre efficacement aux crises. Un nouveau modèle de coopération est donc nécessaire. Quant à l’Afrique, avec sa jeunesse et son potentiel de développement, le chef de l’État togolais demande que ce continent soit placé au cœur des nouvelles stratégies à travers de nouveaux modèles de partenariats.
“L’Afrique va continuer à abriter la plus grande partie de la jeunesse mondiale. C’est là qu’il a le potentiel de développement de marché le plus fort, notamment les nouveaux marchés du futur. Il y a l’économie verte ou bleue. C’est aussi là que nous devons expérimenter de nouveaux modèles de partenariats multipartites pour le développement et notamment avec le secteur privé”, déclare-t-il.
Pour y parvenir, Faure Gnassingbé met un accent sur le rôle central de l’État dans la coordination des efforts de développement, en collaboration avec le secteur privé et la société civile. Aussi exhorte-t-il la communauté internationale à aligner l’aide internationale sur les besoins et les capacités des pays bénéficiaires, en toute inclusivité, et dans le respect de la dignité de tous les peuples.
En somme, Faure Gnassingbé, face aux crises mondiales complexes, plaide pour une transformation profonde de la coopération internationale. Il met l’accent sur le rôle central de l’Afrique, l’importance d’une action collective et la nécessité de réformer les institutions multilatérales. Le chef de l’Etat togolais lance un appel à un engagement collectif pour construire un avenir meilleur, insistant sur la nécessité de travailler ensemble dans un esprit de solidarité et de respect mutuel.
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Sommet de l’Avenir/Allocution du Président Faure Essozimna Gnassingbé (New York, 23 sept. 2024)
Les chefs d’État et de gouvernement.
Monsieur le Secrétaire général des Nations Unies,
Mesdames et Messieurs les Chefs des délégations,
Mesdames et Messieurs,
Il y a une décennie, quand l’institution qui nous accueille a été créée, le monde sortait du second conflit mondial et l’avenir était résolument perçu comme positif. Aujourd’hui, les crises complexes que connaît notre planète nous oblige à repenser notre modèle de développement et de coopération internationale.
Si nous restons passifs, ces crises et ces modèles pourraient entraîner notre planète vers un futur sombre.
Saisissons donc l’opportunité qui nous est donnée ici de changer de cap. Ma première affirmation est qu’à des crises systémiques, il faut des réponses globales. D’une part, les défis alimentaires, sécuritaires ou écologistes, écologiques actuels dépassent ce que chaque pays est capable de gérer efficacement à lui seul et d’autre part, le caractère enchevêtré de ces crises complexes en fait des crises asymétriques.
En effet, elle impacte parfois rapidement et durement des régions du monde, parfois peu concernées par leur cause. C’est pourquoi je redis ici ma conviction profonde face à ces menaces globales il y a d’un avenir meilleur que pour les générations actuelles et futures, que dans l’action collective et coordonnée de nos Etats. Et cette action collective doit se mener à l’intérieur de cadres politiques mondiaux rénovés.
Car le multilatéralisme lui-même doit être repensé. La gouvernance de nos institutions mondiales est à de nombreux égards obsolète et nos discussions, comme nos engagements multilatéraux ont montré leurs limites pour trouver des solutions réellement efficaces. Un nouveau modèle de coopération internationale est venu à ce stade. Permettez-moi de dire quelques mots de l’Afrique. Pour regarder l’avenir, il faut regarder vers l’Afrique.
L’Afrique va continuer à abriter la plus grande partie de la jeunesse mondiale. C’est là qu’il a le potentiel de développement de marché le plus fort, notamment les nouveaux marchés du futur. Il y a l’économie verte ou bleue. C’est aussi là que nous devons expérimenter de nouveaux modèles de partenariats multipartites pour le développement et notamment avec le secteur privé.
Ils sont décisifs pour que nos actions aujourd’hui ait un impact positif et durable. En Afrique comme ailleurs, je pense que l’Etat doit jouer un rôle central de coordination. Pourquoi ? D’abord parce que l’Etat, le seul garant de l’intérêt de la population toute entière et aussi parce qu’il est le seul à jouer un rôle visionnaire et protecteur pour les générations actuelles et futures.
Au Togo, nous efforçons de bâtir un Etat fort. Nous voyons cet Etat au centre de toute solution d’aide au développement et humanitaire, en collaboration avec le secteur privé et la société civile. Je constate que malgré les efforts de ces dernières années, l’aide internationale reste trop souvent déconnectée tant des besoins que des capacités des populations qui en bénéficient. C’est pourquoi il faut renforcer le rôle des Etats africains dans l’aide au développement comme partenaire réellement stratégique et équitable.
La relocalisation des efforts de développement est essentielle et doit être plus profonde. Elle doit être financière, mais aussi politique. Enfin, il faut davantage de respect et de. Sur la scène internationale, pour que les solutions multilatérales soient véritablement inclusives. Elles doivent rester. Elles doivent respecter la dignité et l’égalité de représentation de nos peuples. Nous ne pouvons construire un avenir meilleur que si toutes les voix sont entendues et respectées.
C’est aussi cela ne laisser personne de côté. Excellences, Mesdames et Messieurs, Mon pays est prêt à jouer pleinement son rôle dans ce vaste effort collectif pour façonner un avenir meilleur. Nous croyons que c’est en travaillant ensemble, dans un esprit de solidarité et de respect mutuel que nous parviendrons à relever les défis de notre époque et à offrir à nos enfants un monde plus juste, plus prospère et plus durable.
Je vous remercie de votre attention.