Introduction à la problématique de l’identité réelle des Négro-africains

Une tribune de Kokouvi Amegan ADDABLAH
Enseignant, Chercheur Indépendant en Humanités Fondamentales Kemet
contact : [email protected]

 

La question onomastique en Afrique coloniale et néocoloniale dite « indépendante », hier et aujourd’hui, est une question existentielle absolument inhérente à la problématique raciale et raciste. W. E. B. Du Bois l’a définie à son époque comme étant le problème de démarcation des couleurs : « The problem of the twentieth century is the problem of the color line ». Le sociologue, historien et militant panafricain se référait au « caractère morphologique : la coloration de la peau, grand caractère anthropologique qui a servi le premier à distinguer les grands groupes raciaux », autrement dit, à les identifier. Pour rappel, ces grands groupes raciaux sont les races Mélanoderme (Noire), Leucoderme (Blanche) et Xanthoderme (Jaune).

Il s’est greffé sur ce grand caractère héréditaire et identitaire, le racisme ou le suprématisme blanc, un système idéologique, philosophique, culturel, économique, financier, sanitaire, éducatif et médiatique dont l’objectif ultime est l’extermination de la Race Mélanoderme ou Race Noire dont la coloration de la peau est déterminée par la mélanine, un pigment noir génétique absent dans le génome de la Race Leucoderme ou Race blanche. Il faut entendre par races « des groupements naturels d’individus présentant un ensemble de caractères héréditaires communs, quels que soient par ailleurs leurs idiomes, leurs mœurs et leurs nationalités ».

Nature et projet du système raciste

Nature
Le système raciste a été élaboré par des Leucodermes qui se définissent blancs. Il a été et insidieusement institutionnalisé et appliqué par les États qui se définissent également blancs. Ces États blancs sont tous des États prédateurs. Les plus actifs sont les États membres de l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord), notamment les États-Unis d’Amérique, la Grande Bretagne, la Turquie, héritière de l’Empire Ottoman, les États membres de l’UE (Union Européenne) dont l’Allemagne, la France, l’Espagne, la Belgique et leurs alliés comme Israël, les États arabes tels que le Royaume d’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis (EAU) et le Qatar, pour aliéner, soumettre et exterminer les mélanodermes et leurs États et nations partout dans le monde. C’est ce système que dénonçait W. E. B. Du Bois. Il est fondamentalement et structurellement mélano-génocidaire. Il caractérise tous les États prédateurs blancs dont l’autre objectif est de faire main basse sur tout espace vital, et ce, au profit exclusif de leur race et de leur oligarchie impérialiste, colonialiste et néocolonialiste.

Projet
Les suprématistes blancs ont pour projet le génocide (la destruction des gènes) et donc l’extermination des mélanodermes parce que les Noirs constituent un groupe humain génétiquement dominant sur le groupe humain des Blancs, génétiquement récessif. Ils sont terrifiés à l’idée que leur race ne soit phagocytée au contact de la race mélanoderme et qu’elle ne soit ainsi exterminée. Ils croient que pour assurer la survie génétique de leur race, ils n’ont pas d’autre alternative que d’exterminer la race noire. C’est en cette croyance quasi-religieuse que réside l’essence des États blancs. Au regard de ce qui précède, on peut définir le racisme ou le suprématisme blanc comme un système complexe devant assurer la survie génétique blanche (des leucodermes). Il faut que la sagacité des mélanodermes aille jusque-là pour comprendre la menace existentielle à laquelle ils sont confrontés. La Docteure en Médecine, Madame Frances Cress Welsing, a sonné l’alarme dans son ouvrage de référence mondiale, Les Dossiers d’Isis. La clé des couleurs

Elle écrit : « La raison pour laquelle les hommes Noirs sont et ont toujours été au centre des préoccupations des suprématistes blancs est rendue évidente par la définition du racisme comme survie génétique blanche. Dans la psyché collective blanche, les hommes Noirs représentent la plus grande menace pour la survie génétique blanche parce qu’ils ont le plus grand potentiel (parmi tous les peuples non-blancs) pour réaliser l’annihilation génétique blanche. Dans l’esprit des suprématistes blancs, consciemment ou inconsciemment, les hommes Noirs doivent donc être attaqués et détruits dans un système conçu pour assurer la survie génétique de la race blanche ». En effet, les Noirs font inévitablement des enfants noirs, que ce soit avec des femmes noires ou blanches ou d’autres races, en vertu de la loi génétique de la dominance de leurs gènes mélaniques sur les autres races.

Il faut souligner que les couples d’hommes et de femmes Noirs font toujours des enfants Noirs sauf dans le cas d’enfants albinos. Une fois ceci dit, il est intéressant de noter que les enfants qui naissent dans des couples mixtes d’hommes Noirs/femmes Blanches ou de femmes Noires/hommes Blancs, qu’on appelle des « métis » sont en réalité des Mélanodermes, donc des Noirs.
Docteure Frances Cress Welsing avertit : « Aujourd’hui, nous assistons à une approche systémique plus subtile de survie génétique blanche. La destruction des Noirs est maintenant indirecte, si bien que les victimes masculines Noires participent et sont tenues responsables de leur propre mort massive. Néanmoins, grâce à un examen attentif et une compréhension adéquate de l’ultime objectif des suprématistes blancs qui est la survie génétique collective, les étapes qui mènent au génocide ou à l’extermination des hommes Noirs peuvent être tracées ». Elle précise : « Lorsque les Noirs ne comprennent pas le contexte environnemental du système de la suprématie blanche et son but ultime qui est la survie génétique blanche, ils ne peuvent pas comprendre la signification profonde de ce qui se passe devant leurs yeux. Nous les Noirs, nous ne prenons pas conscience de ce que les morts massives d’hommes Noirs représentent le génocide des Noirs ».

Mémoire collective et individuelle
« Le rappel sauve » dit la maxime. Cependant, le rappel n’est possible que si la mémoire collective et individuelle sont opérationnelles en nous, Peuple Mélanique, Peuple Noir. Nous devons constamment nous rappeler la force de notre identité héréditaire, notre dominance génétique sur les Blancs qui sont tous récessifs, et à partir de là élaborer froidement une stratégie de riposte proportionnelle et efficace contre leur projet pour éliminer le danger. Nous devons toujours garder à l’esprit que le racisme ou l’idéologie suprématiste blanche est à la fois une culture profondément ancrée dans les populations blanches et une guerre hybride génocidaire que les États prédateurs blancs mènent contre nous pour, croient-ils, la survie génétique de leur race, la race blanche.

Le Dr Cheikh Anta Diop nous instruit que « le conflit, il est partout, jusque dans nos relations internationales les plus feutrées ». Il nous rappelle ensuite que « nous menons et on mène contre nous le combat le plus violent, plus violent même que celui qui a conduit à la disparition de certaines espèces. » Il nous dit que « notre sagacité intellectuelle » doit saisir cette vérité-là. Le grand savant et historien Wolof exige de nous « la connaissance directe ». Il nous exhorte à nous armer « de sciences jusqu’aux dents pour arracher notre patrimoine culturelle » parce que pour notre Salut, « (…) il n’y a pas d’autres voies ».

La « connaissance directe » dont parlait Cheikh Anta Diop, c’est la Connaissance de Soi et de son Environnement. Pour l’acquérir, il faut appliquer la méthode épistémologique en dix points utilisée dans le Système Éducatif des Mystères des civilisations Kemet (Afrique) notamment dans la civilisation dite égypto-nubienne dont la sentence est : « Connais-toi toi-même et tu connaitras l’Univers et les Dieux ».

En Afrique, les racistes ou suprématistes blancs utilisent contre les nations noires une stratégie fondée sur le mensonge, la désinformation, la duplicité et la dissimulation pour les diviser, la falsification de l’histoire et la menace pour les soumettre, et si ces moyens ne sont pas efficaces, ils passent aux agressions, aux assassinats et aux massacres des résistants, à la terreur et à l’oppression des communautés, à la tyrannie économique et financière pour détruire les États mélanodermes, et si tout cela ne suffisait pas, ils utilisent la violence aveugle et font la guerre pour installer des États noirs vassaux.

En outre, ils pratiquent délibérément la confusion et l’inversion des réalités historiques et contemporaines, notamment la réalité identitaire, dans le but d’égarer les esprits. Il en est ainsi des dénominations Noir et Blanc appliquées à la race mélanoderme et leucoderme. Mais quelles réalités recouvrent exactement ces dénominations des races fondées, nous dit-on, sur le phénotype, notamment la coloration de la peau ?

Identité héréditaire : phénotype et génotype

De nos jours, la connaissance de soi (ontologie) et de son environnement (cosmologie) que l’on enseigne dans les systèmes éducatifs hérités de la colonisation et réimposés par la néocolonisation est très superficielle. Dans la Culture Fondamentale de Kemet et dans son Système Éducatif des Mystères, il est enseigné que l’être humain est composé de neuf (9) parties indissociables dont le nom. Cependant, la culture frelatée et les systèmes éducatifs des nations colonisées et néocolonisées par les États prédateurs blancs occidentaux et orientaux ne soulignent que l’aspect physiologique de l’être humain. Ils y mettent en exergue tous les éléments phénotypiques mais jettent un voile sur les éléments génotypiques.

Génotypiquement, la mélanine est le premier caractère identitaire du Mélanoderme. L’Épiphyse (Glande Pinéale) secrète la mélatonine qui contrôle la mélanotropine, hormone stimulant les mélanocytes qui synthétisent la mélanine, caractéristique du Mélanoderme. La mélanine est donc génique. C’est d’abord un foyer énergétique permanent, autonome et multirôle : un récepteur et un transformateur d’ondes électromagnétiques en énergie chimique et vice-versa, un accumulateur, un condensateur et un générateur énergétique ; c’est enfin un connecteur cosmique et un synchronisateur du biorythme du Mélanoderme aux cycles astronomiques, notamment ceux solaires, lunaires et stellaires. Le Noir peut ainsi anticiper et s’adapter aux changements pédogénétiques et climatiques cycliques que connaît l’environnement humain depuis la nuit des temps. C’est cela qui fait sa force et le rend pérenne.

C’est l’association de la perception visuelle de noir qu’on a de la mélanine et des capacités mentales extraordinaires et bénéfiques qu’elle attribue qui font que depuis l’antiquité la plus reculée, le Mélanoderme s’est dénommé Noir, et que celui-ci, génétiquement et culturellement, appartient au domaine et au lexique du spirituel et du divin. Cependant, dans le cadre de leur prédation, les États prédateurs blancs ont chargé négativement le terme Noir et toute la terminologie y relative. Ils les ont dévalorisés et diabolisés. En fait, ils ont élaboré et popularisé toute une terminologie déshumanisante du Noir qu’ils diffusent quotidiennement par tous les moyens culturels, médiatiques et éducatifs de telle sorte qu’elle s’est incrustée dans le reflexe idiomatique des peuples. Malgré tout cela, le caractère divin du Noir demeure et demeurera inchangé puisqu’il est héréditaire. Aucun Blanc ne peut changer la nature des êtres et des choses et briser l’équilibre des races. Cette vérité, il faut la chercher pour la trouver, mais peu de gens sont disposés à faire cet effort.

Clé des couleurs

La dénomination de Noir se rapporte donc à la mélanine, une composante génique du Mélanoderme. La substance mélanique absorbe toute la lumière et n’en émet pas ; elle cause ainsi l’impression visuelle de Noir. Scientifiquement, le Noir n’est pas une couleur. Cependant, comme les couleurs, elle se définit respectivement à la lumière (ondes électromagnétiques). Il nous faut définir donc, mais brièvement, les concepts de lumière et de couleur pour comprendre les notions de noir et de blanc avant d’aborder leur symbolisme.

En science, la lumière est un ensemble d’ondes électromagnétiques qui se caractérisent par leurs longueurs d’onde ou fréquence, c’est-à-dire le nombre d’oscillations (vibrations) en une seconde, et la répartition de l’intensité en fonction des longueurs d’onde. À chaque longueur d’onde électromagnétique correspond une couleur. On appelle celle-ci un rayonnement monochromatique.
Les humains ne peuvent pas percevoir toutes les longueurs d’ondes électromagnétiques. Celles qu’ils peuvent percevoir déterminent les différentes couleurs. Les longueurs d’ondes électromagnétiques sont perçues comme couleurs lorsque simultanément certaines sont réfléchies ou réfractées et que d’autres sont absorbées par une surface. Celles d’entre elles qui sont absorbées sont invisibles tandis que celles d’entre elles qui sont réfléchies sont visibles en tant que couleurs. Lorsqu’une surface absorbe simultanément toutes les longueurs d’onde électromagnétique qui la frappent, l’impression visuelle qui s’en dégage est le Noir. Par contre, lorsqu’elle réfléchit ou réfracte simultanément toutes les longueurs d’ondes électromagnétiques, l’impression visuelle qui se dégage est le Blanc. C’est comme si toutes les longueurs d’ondes électromagnétiques réfléchies se seraient fusionnées.

Si on définit donc une couleur comme la résultante de l’absorption et de la réflexion simultanées de différentes longueurs d’ondes électromagnétiques par une surface, alors le Noir n’est pas une couleur puisqu’il n’est la résultante que de l’absorption de toutes les longueurs d’ondes électromagnétiques qui frappent une surface, et le Blanc n’est pas non plus une couleur puisqu’il n’est la résultante que du rejet simultané de toutes les longueurs d’ondes électromagnétiques qui atteignent une surface.

Phénotypiquement, la dénomination Noir du Mélanoderme et Blanc du Leucoderme par les États prédateurs blancs ne correspondent pas à la réalité.
Le Mélanoderme est Brun de peau, de toute la gamme du brun, du brun-foncé au brun-clair. Son caractère phénotypique, la coloration de la peau, est due à une substance héréditaire donc génique, le neuro-pigment noir, la mélanine. C’est en se référant à l’impression visuelle noire de la mélanine, à sa valeur génétique et à sa symbolique divine dans le processus de survie et de prospérité que le peuple Kemet s’est valablement donné le nom de Peuple Noir.

Quant au Leucoderme, il est phénotypiquement rose-pâle de peau. Ce caractère phénotypique, il le doit fondamentalement à la phéomélanine, une substance pigmentaire et héréditaire de couleur jaune-rouge déterminée par la résultante de l’absorption et de la réflexion simultanées de la lumière. Le Leucoderme a une carence héréditaire en mélanine telle qu’elle est définie supra. Il est donc dépourvue de la valeur génétique et de la symbolique attribuée au Noir. Il ne peut donc pas être phénotypiquement blanc. Il se dit blanc mais il est en réalité fondamentalement Rose ou Rosé.

Les ondes électromagnétiques, en ce qui concerne le Mélanoderme, sont absorbées et stockées par la mélanine puis elles sont transformées en énergies, notamment en énergie chimique et en neuro-énergie. Ces énergies sont stockées et utilisées en fonction des nécessités physiologiques et mentales. Le Mélanoderme est donc une source énergétique multirôle énorme. Encore faut-il qu’il le sache et qu’il puisse les utiliser efficacement.

Dans la culture fondamentale Kemet, le terme Noir est conforme à la nature énergétique de la mélanine. En Ewegbe, l’idiome de la communauté Kemet des Ewe, «yibo» est le terme pour dire « noir ». Mais il signifie en réalité « énergie accumulée » ou « énergie stockée ». En effet, « yibo » est composé de « yi » qui a le sens de « énergie » et de « bo » qui signifie « stocker, assembler ou accumuler ». On sait que « yi » se traduit généralement par « griller ». Or « griller » se réfère directement à la chaleur qui, comme chacun sait, est une forme d’énergie.

La traduction de « yibo » en « noir » exprime donc le résultat de la rétention de toute la lumière en son intérieur par le Mélanoderme. Et si on sait que lumière est synonyme de connaissance, dans la culture fondamentale Kemet et d’ailleurs dans toutes les autres cultures du monde qu’elle a engendrées, alors tout est dit. Mais à cause de la corruption culturelle et idiomatique de la colonisation et de la néocolonisation, les Ewe dans leur immense majorité sont incapables de faire la différence.

Pour conclure, si on se réfère à la coloration de la peau, il s’ensuit que phénotypiquement, le Mélanoderme ou Brun et le Leucoderme ou Rose sont tous les deux des individus de couleurs. Pourtant, ce sont leurs suprématistes blancs qui traitent avec mépris les Noirs de gens de couleur dans le but très probable de rendre inaudibles la nature noire véritable du Mélanoderme et ce que dit en vérité la coloration brune de sa peau.

Le Leucoderme ou Rose-pâle est un homme de couleur. Les suprématistes blancs ne veulent ni le reconnaître ni l’assumer comme l’un des caractères héréditaires et identitaires de leur race. Cependant, malgré leurs méthodes d’inversion des notions et de falsification de l’histoire pour égarer les esprits afin d’aliéner et de dominer le plus grand nombre possible de gens, les suprématistes blancs n’ont jamais pu inverser le cours naturel de l’Histoire inscrite dans la génétique humaine et que tracent dans le ciel les cycles astronomiques depuis que l’Univers existe.

(À suivre)

Kokouvi Amegan ADDABLAH
Enseignant, Chercheur Indépendant en Humanités Fondamentales Kemet
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