Coincé dans le ventre mou du classement (10è, 23 points) après 20 journées de championnat D1 Lonato, FC Espoir de Zio affiche une performance moyenne qui le rend potentiellement éligible au maintien. Si le navire vacille de temps à autre sous la poussée des difficultés liées à la manne financière, il est maintenu contre vents et marées sur les eaux par la fibre préfectorale tissée de bout en bout par la sensibilisation continue, la gestion transparente des ressources, l’apolitisation du club et une construction sans relâche de l’unité des fils et filles de Zio autour du club.
Une telle unité a vachement fait défaut à Kpetsu club, devenu FC Espoir, par le passé, mais l’ouverture d’esprit, la propension à forger la cohésion sociale, le recours aux outils de bonne gestion, la détermination et l’humilité du jeune président du club Elom Honoré Aziadekey, ont eu le don de soulever une nouvelle dynamique qui érige FC Espoir au centre des intérêts de tous les fils et filles du Zio, autant, ceux vivant au pays que ceux de la diaspora.
“La préfecture de Zio est la plus grande en termes de superficie et de population. J’en appelle à la prise de conscience de tout un chacun pour une modeste contribution. Nous devons faire plus que ce qui est fait aujourd’hui. Construisons une préfecture de Zio plus forte, plus respectable, que chacun fasse sa part. Faisons de nos divergences une force”, a martelé M. Aziadekey le 21 août 2022 lors de la célébration de la montée en première division doublée du titre de champion de la 2è division.
Des propos fortement appuyés par le président d’honneur, le ministre Kodjo Adedze :
“FC Espoir de Zio, ce n’est pas une question politique, mais une question de développement du Zio. FC Espoir de Zio appartient à tout Zio. Nous avons tout ce dont nous avons besoin pour s’imposer comme une grande préfecture. En première division, nous avons besoin plus de moyens. Même avec mille marabouts, sans l’argent, les joueurs ne peuvent rien faire. Que chacun joue sa petite partition pour que le prochain succès soit plus retentissant”.
Des mois après, ces discours semblent faire du miracle, avec la tombée de certains préjugés et stéréotypes et la montée en puissance d’une dynamique communautaire sans précédent dans cette préfecture. Objectif commun, hisser haut le flambeau du club phare de la préfecture.
Un vent nouveau souffle
Le fer de lance de la mobilisation autour du club vient de la diaspora, et se nomme Classio Koutoglo. Activiste politique réputé pour ses critiques au vitriol de la gouvernance politique au Togo, il est l’incarnation de l’apolitisation de FC Espoir. Les réseaux sociaux sont les outils technologiques les plus utilisées pour la mobilisation, et à Tsévié ainsi que dans toutes les localités de la préfecture, le bouche à oreille galvanise la population.
Des plateformes whatsapp sont ouvertes réunissant d’une part les supporters de la diaspora et d’autre part les nationaux, et celles-ci comptent des centaines de membres. A la veille de chaque match ainsi que pour les besoins ponctuels, des listes de cotisation sont ouvertes et chacun apporte sa modeste contribution. La dynamique communautaire s’est davantage exprimée quand il s’est agi de réhabiliter et de rénover le stade Dr Kaolo particulièrement la pelouse, afin de l’inscrire dans les normes de la Fédération togolaise de football.
Les dirigeants ambitionnent accueillir les derniers matchs à domicile sur les propres installations du club. Jeunes et personnes âgées sont au stade chaque jour, chacun pour apporter sa pierre à l’édifice, dans le pur esprit du bénévolat.
“Levons-nous pour faire nos gestes. 15 à 20 personnes pour finaliser cet achat de la machine qui taille le Gazon. Dieu va nous le rendre au centuple. Merci”, lance le 14 mars Classio Koutoglo sur la plateforme FC Espoir de Zio.
Ainsi se construit, sans tintamarre, un club à forts marqueurs identitaires qui risque de faire parler la poudre les saisons prochaines. Un nouveau vent souffle sur le Zio, allumant un chaleureux engouement populaire, et la dynamique communautaire se consolide, sous le leadership du nouvel homme fort, Elom Aziadekey.
Pourvu que ça dure!!!
Yves GALLEY
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