Le train des élections à la Fédération togolaise de football (FTF) est remis sur les rails le 04 décembre 2023 et devrait arriver à la gare le 3 février 2024 dans la ville pittoresque des sept collines, Atakpamé. Le président sortant, Col. Guy Akpovy, devrait rempiler logiquement pour un nouveau mandat. Perché sur le piédestal de deux mandats bien remplis, le nouveau membre du Comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF) s’annonce comme le candidat grandissime favori, auréolé d’un bilan qui lui déroule le tapis rouge et trace les sillons d’un nouveau mandat.
En février 2016 prenait-il le pouvoir, au moment où le football togolais naviguait dans les eaux troubles de crises successives, les championnats nationaux aux arrêts depuis 15 mois, la FTF sur le banc des institutions non fréquentables. Son charisme et son leadership vont rapidement fédérer les énergies, ressouder les atomes épars et forger une constellation d’initiatives et de pratiques à même de redorer le blason tristement terni du foot togolais sur la scène internationale. Sur les colonnes de l’unité et de la cohésion des acteurs, et en s’appuyant sur les leviers de bonne gouvernance, Guy Akpovy lance avec force et détermination le vaste chantier de restauration du football togolais. Depuis, sa gestion des affaires s’érige en un modèle, le ballon roule dans toutes les catégories, les différents championnats gagnent en attractivité, la FTF renforce sa crédibilité et soigne son image, favorisant la ruée des sponsors, l’ordre et la discipline regagnent le nid des Eperviers, les sources crisogènes tarissent, et les fonds alloués sont utilisés avec une rigoureuse orthodoxie dans le seul but de propulser le développement du football national. Regards sur un 2e mandat accompli avec dynamisme et responsabilité, et qui dresse le viaduc d’un nouveau mandat.
Une gouvernance ancrée dans la responsabilité et la transparence, des infrastructures traduisant une bonne gestion des fonds alloués, la notoriété consolidée de la FTF, un bilan sportif globalement reluisant, les pylônes plantés de la modernisation du football togolais, Guy Akpovy aura poussé très loin le curseur de la bonne gouvernance lors son deuxième mandat, assurant, par un sens managérial exceptionnel, l’adhésion de tous les acteurs à sa vision.
Saine gestion financière – rupture des fils de l’opacité
Sous le magistère de Guy Akpovy, la FTF a tourné la page sombre des détournements de deniers de l’Etat et de la FIFA et se distingue par une culture de la transparence, de l’inclusivité et de la reddition des comptes devenue un outil de gouvernance. Conformément aux obligations statutaires, la FTF procède à la publication, pour approbation, des comptes financiers lors des assemblées générales. Une présentation complète est faite aux délégués, qui reçoivent copies des rapports financiers, qu’ils ont toujours approuvés souvent à l’unanimité.
Dans les faits, au cours du congrès du 14 juin 2021, le congrès a approuvé les états financiers de l’institution pour l’exercice clos le 31 décembre 2019 et celui clos le 31 décembre 2020, avant d’approuver le budget de l’exercice 2021. Même exercice le 06 mai 2022, les membres de la FTF ont approuvé les états financiers pour l’exercice clos le 31 décembre 2021, avant de voter le budget 2022 qui s’équilibre en produits et en charges à 2.755.500.000 francs CFA, soit une hausse de 8,5% par rapport au budget 2021. Le 12 mai 2023 s’est tenu un nouveau congrès annuel au cours duquel les congressistes ont approuvé les états financiers pour l’exercice clos le 31 décembre 2022, et voté à 51 voix (à l’unanimité) le budget de l’exercice 2023 qui s’équilibre en produits et en charges à 3.201.500.000, contre 2.755.500.000 francs CFA en 2022 soit une hausse de 16,18%. Une gestion financière qui épouse, d’année en année, l’assentiment de tous les acteurs, et qui tournerait en ridicule toute critique portant sur de potentiels détournements.
Gestion des championnats et l’énorme contribution de la FTF
La tenue régulière des championnats est un gros défi financier insoupçonné que la FTF arrive à relever avec succès. Ces trois dernières années, le montant total des subventions allouées par l’Etat aux clubs se chiffre dans le meilleur des cas à 180 millions FCFA par saison. Or, les championnats nationaux de première, deuxième divisions et féminin, saison sportive 2021-2022, ont globalement coûté à la FTF 500.531.342 francs CFA dont 94.500.000 seulement apportés par l’Etat togolais, 406.031.342 francs CFA ont été alors mobilisés par la FTF sur fonds propres.
Les championnats nationaux de première, deuxième, troisième divisions et féminin, saison sportive 2022-2023, ont globalement coûté, à la FTF, la somme de 661,028,977 francs CFA dont 178,750,000 apportés par l’Etat togolais, et donc 482,278,977 francs CFA financés par la FTF sur fonds propres.
Le budget d’organisation des championnats nationaux de première, deuxième, troisième divisions, D1 féminine et Coupes, saison sportive 2023-2024, est évalué à 800.000.000 francs CFA dont 173.000.000 attendus de l’Etat togolais.
La FTF devrait apporter les 627.000.000 francs CFA complémentaires avec l’appui des éventuels partenaires et sponsors. Contrairement aux légèretés d’avant, l’octroi de subvention aux clubs est de plus en plus contrôlé par la FTF; les clubs sont tenus de justifier leurs dépenses, sous peine de mise en restriction. Autre mention importante, la cagnotte des champions de première division est passée à vingt millions, une première.
Contrôles et audits financiers de la FIFA
Chaque année, la FTF subit deux audits. L’audit statutaire exécuté par le Cabinet AEC dont le rapport est communiqué aux délégués lors des divers congrès ordinaires. Le second audit appelé audit central est exécuté par la FIFA elle-même, qui désigne un cabinet international pour auditer les comptes de la FTF. En 2020 et 2021, c’est le cabinet béninois Mazars qui a été désigné pour auditer les comptes FIFA de la FTF. Pour l’année 2022, c’est le cabinet suisse Pwc qui a été mandaté. Aucun audit n’a révélé la moindre malversation, les anomalies mineures constatées sont vite corrigées. C’est en application de l’une des recommandations des auditeurs que la FTF a pris les dispositions idoines pour minimiser les paiements en espèces, d’où par exemple la mise en place du paiement par téléphonie mobile. Globalement, si la FTF continue par recevoir de l’aide de la FIFA, que ce soit pour son fonctionnement ou les projets de développement, c’est bien parce que les audits sont toujours concluants. Une dizaine d’associations membres de la CAF ont été réunies par la FIFA à Saly au Sénégal du 5 au 7 décembre 2023 pour un séminaire portant sur la gouvernance financière. Le Togo n’y était pas invité. Le président Akpovy justifie cette absence :
“Le Togo n’y participe pas tout simplement parce que l’atelier de Dakar concerne les fédérations dont l’audit central a relevé des insuffisances. Ce n’est pas le cas de la FTF qui a reçu le satisfecit de la FIFA”.
La gestion saine des finances reste le point d’ancrage de la gouvernance globale et de toute la dynamique de développement du football, et Guy Akpovy a su bien en faire son cheval de bataille. Un manquement à cette obligation aurait émaillé son règne de sanctions à répétition des partenaires financiers, conséquemment, l’instabilité des championnats et le réveil du vieux volcan endormi des crises, à commencer par la division publiquement affichée des membres du Comité exécutif. La solidarité et l’union sacrée de ces derniers autour du président Akpovy sont la preuve irréfutable d’une gestion inclusive et transparente qui favorise la mise en œuvre efficace de tous les projets.
Gestion des fonds du projet Forward de la FIFA
Le fonds Forward a été mis en place par la FIFA dans le but d’apporter un soutien financier et non financier principalement à l’ensemble de ses associations membres et des confédérations dans le cadre de leurs initiatives de développement du football. Ce fonds comporte aujourd’hui deux volets : les coûts opérationnels et les projets de développement. Les coûts opérationnels incluent divers aspects tels que les dépenses liées à l’organisation des tournois, la gestion administrative, les salaires du personnel, les frais de déplacement, la promotion et la publicité, entre autres. Avec l’arrivée du Président Gianni Infantino à la FIFA, les coûts opérationnels ont considérablement augmenté. De 500.000 dollars US au cours du cycle 2016-2018, les coûts opérationnels sont passés à 1.250.000 dollars pour le cycle 2023-2026.
“La FTF distribue l’essentiel de ces fonds aux clubs et ligues sous forme de subventions. Elles constituent une part importante des dépenses de la FTF malgré les consignes de la FIFA de les suspendre. Parce que ces aides apportées aux clubs impactent le fonctionnement de l’administration de la FTF, car les ressources sont dirigées vers l’organisation des compétitions au détriment de l’administration FTF”, confie Hervé Agbodan, secrétaire général de la FTF.
Le deuxième volet du Fonds Forward est la subvention accordée aux associations membres pour des projets spécifiques de développement. Sur le premier cycle 2016-2018, la FTF a bénéficié de près d’un milliard FCFA qui a servi à financer les trois (3) pelouses synthétiques de Kara, Sokodé et Atakpamé, et à construire le bloc technique au sein du siège de la FTF. Sur le cycle 2019-2022, elle a bénéficié d’une enveloppe de 2 millions de dollars pour la construction du Centre technique. “Les fonds du troisième cycle 2023-2026 vont servir à poursuivre la construction et ou la rénovation des infrastructures et les projets de développement notamment le développement des talents, la construction des sièges des ligues régionales et la deuxième phase du centre technique.”, assure Hervé Agbodan.
Respect strict des procédures de passation des marchés
Au-delà de l’application des règlements financiers votés en 2016, le Comité exécutif a mis en place une commission des marchés dont le rôle est de lui donner un avis avant l’attribution des marchés ou accords-cadres de fournitures. Les règlements Forward font obligation aux associations membres de procéder à appel d’offre ouvert pour des projets au-delà de 300.000 dollars. Mais le Comité exécutif de la FTF, fidèle à sa rigueur, serait allé plus loin en instituant que tous les marchés dépassant 5 millions FCFA soient traités par la Commission des marchés, d’après un membre de cette commission.
Modernisation et efficacité de l’administration
La FTF a entrepris diverses modernisations dans la gestion de ses activités, visant à améliorer la transparence, l’efficacité opérationnelle, la gouvernance, et à s’adapter aux évolutions technologiques. En matière de communication, elle a fortement boosté sa visibilité grâce à une digitalisation bien structurée, qui renforce la proximité des acteurs à travers les possibilités d’interaction via les comptes sociaux et le site web d’information. La FTF s’est dotée d’un plan stratégique articulé autour de six axes, qui couvre la période 2022-2032. Sur recommandation de la FIFA, les Statuts de 2016 ont été modifiés dans une perspective de renforcement de la cohérence interne entre l’ensemble des textes de la FTF d’un côté, et de l’autre, l’articulation harmonieuse de ces textes avec la législation nationale, ainsi que la réglementation de la FIFA. Les rapports entre le Comité exécutif et le secrétariat général d’une part et le président du Comité exécutif et le secrétariat général d’autre part sont bien clarifiés désormais et les mesures disciplinaires et d’éthique visant à assainir davantage le milieu du football ont été renforcées. Preuves, des sanctions régulières prononcées sans complaisance à l’encontre de joueurs, arbitres et clubs.
Pour assurer l’équité, la justice et la transparence, des organes juridictionnels indépendants et électoraux ont été mis en place et sont opérationnels avec une efficacité remarquable. L’indépendance de ces organes juridictionnels reste une grande satisfaction de beaucoup d’acteurs, convaincus du caractère impartial des décisions prises à tous les niveaux, sans ingérence sous toutes formes. Une garantie essentielle pour la stabilité et la non violence dans le football. Le secrétariat de la FTF a acquis une grande performance, avec l’amélioration sensible des relations internes et externes.
Autre volet important de ce chapitre, la plateforme FIFA Connect. Il s’agit d’un programme de la FIFA qui permet aux associations membres d’enregistrer leurs parties prenantes de manière systématique et de suivre le parcours des joueurs, entraîneurs et arbitres, où qu’ils soient dans le monde. Le programme attribue notamment un identifiant FIFA unique à chaque individu occupant une fonction dans une organisation footballistique; il intègre le système d’enregistrement Connect Platform ainsi que le système de gestion des compétitions Connect CMS, les deux facilitent l’enregistrement des parties prenantes et la gestion numérique des compétitions. La FTF s’est appropriée FIFA Connect depuis cinq ans déjà, et régulièrement les administrateurs des clubs et centres de formation sont conviés à des ateliers de formation et de remise à niveau pour une meilleure gestion de cette plateforme. Ce mode de gestion des ressources permet la connexion et l’interaction avec les membres enregistrés, et la FTF peut obtenir un panorama complet des parties impliquées, ce qui peut favoriser l’amélioration de leur valeur commerciale. L’adoption de FIFA Connect et la mobilisation des moyens pour sa vulgarisation et son assimilation traduisent la forte inclinaison de Guy Akpovy à la modernisation de la FTF pour davantage impacter le développement des clubs tout en assurant leur arrimage aux exigences du football moderne.
Formation des acteurs
La formation des acteurs est un pan essentiel de l’action de la FTF sous Akpovy. Chaque année, en début et au cours de la saison, la FTF multiplie des séances de formation et de recyclage au bénéfice des acteurs, y compris même les médias et chargés de communication des clubs. En 2022 par exemple, un atelier d’une grande envergure a été organisé par l’aide de l’UEFA pour former les responsables des clubs à la gestion, à la bonne gouvernance et à la planification. Les arbitres suivent constamment des remises à niveau. Des dispositions ont été prises pour une meilleure protection des entraîneurs qualifiés avec obligation faite aux clubs de recruter les entraîneurs diplômés et les niveaux ont été définis pour chaque division. Un plan serait mis en place pour accentuer la formation des entraîneurs.
Organisation de la professionnalisation du football
Les textes devant régir la professionnalisation du football au Togo ont été votés par les membres de la FTF, appuyés par un décret présidentiel qui vise à établir des règles claires pour la création de ligues professionnelles au sein des fédérations nationales sportives. Même si la réalisation effective du projet devrait prendre plus de temps que prévu, la FTF et Guy Akpovy auraient pleinement joué leurs partitions dans la mise en place des bases de l’industrialisation du football, affichant leur entier engagement au changement et à la modernisation du secteur.
Infrastructures
Les terrains régionaux (Atakpamé, Sokodé et Kara) ont été réhabilités et couverts de gazon synthétique.”Le football est bien plus qu’un simple sport ; c’est une passion qui rassemble nos communautés, inspire notre jeunesse et forge des liens indéfectibles. Afin de soutenir cette passion et de créer des conditions optimales pour le développement du talent local, nous avons entrepris ce projet ambitieux qui permet aujourd’hui aux populations de ces villes d’avoir des pelouses praticables à toute saison”, se réjouit le secrétaire général, Hervé Agbodan. Le mandat finissant du col. Akpovy est également marqué par la construction d’un bloc administratif et technique au siège de la FTF, symbolisant l’engagement envers l’excellence opérationnelle et le développement continu du football.
Ce bloc est un ensemble d’installations administratives modernes qui facilitent la gestion quotidienne de la fédération et qui permettent au dévoué personnel de mieux servir les clubs, les joueurs et tous les acteurs impliqués dans le football. Dans cet édifice, on retrouve des espaces de travail collaboratifs, des salles de conférences technologiquement avancées et des zones dédiées à la planification stratégique qui doivent contribuer à renforcer l’efficacité et la capacité à prendre des décisions éclairées. Le volet technique intègre des installations dernier cri pour le suivi des performances des joueurs, la gestion des données, et la formation des équipes nationales.
Comme perspective, la FTF envisage la construction d’un Centre technique national, qui servira de pierre angulaire à l’évolution et à l’excellence du football. Ce centre vise le développement intégral du football, depuis la base jusqu’aux plus hauts niveaux de compétition.
“Ce centre ne sera pas seulement un ensemble de terrains et de bâtiments ; il sera le catalyseur de l’excellence sportive, de l’éducation et du bien-être. Les installations de pointe prévues incluront des terrains d’entraînement de qualité, des salles de classe modernes, des équipements de récupération de premier ordre et des espaces pour le développement mental et physique des joueurs. L’objectif premier de ce centre est de créer un environnement propice à l’éclosion de talents. Nous aspirons à former la prochaine génération de joueurs exceptionnels, des athlètes qui non seulement brillent sur le terrain mais qui deviennent également des citoyens exemplaires de notre société. Le centre sera également un lieu de ressources pour les entraîneurs locaux, les arbitres et tous ceux qui contribuent à la richesse du football dans nos communautés. Des programmes de formation, des séminaires et des événements communautaires seront organisés régulièrement pour favoriser une culture du football solide et inclusive”, expose Hervé Agbodan.
Dans les jours à venir sera officiellement lancée la construction dudit centre, probablement avant janvier 2024.
Notoriété de la FTF : la ruée des sponsors
La FTF, devenue une institution crédible, à la solide réputation, répand le bon parfum qui attire et rassure les partenaires. Elle a ainsi trouvé grâce aux yeux de One beer, LIZ AVIATION, une compagnie aérienne faisant partie du Groupe EBOMAF, Lonato et New World TV. Cette notoriété reconstituée par le président Guy Akpovy tient à divers facteurs, allant des performances sportives à la gouvernance transparente, en passant par l’engagement communautaire et la gestion des relations avec les acteurs.
ONE BEER, la marque de bière naturelle est devenue depuis le 10 octobre 2022, et pour deux ans, un partenaire officiel du Beach soccer, de la finale de la coupe de l’Indépendance, de la finale de la coupe du Togo, de la cérémonie des Awards du football “Les Lauriers FTF”, de la super coupe et des équipes nationales. Quant à LIZ AVIATION, elle s’est engagée depuis juin 2023 à soutenir activement la FTF en tant que sponsor officiel de la Coupe du Togo et partenaire des matchs officiels des équipes nationales. Ce partenariat s’étend sur une période d’un an et implique un financement total de 100.000.000 Frs CFA. Par ailleurs un nouvel accord de 4 ans a été conclu en octobre 2022 entre la FTF et le groupe New World TV : la première division, la D2, le football féminin, le championnat U15, les coupes nationales et les cérémonies Awards seront diffusés sur les chaines de ce groupe de médias togolais. Autre partenaire, la maison de la chance, Lonato ; le championnat national de football de première division s’appelle désormais «D1 LONATO». Lonato accompagne alors aux côtés de New World, le championnat national de football de première division, depuis la saison 2022-2023. Rappelons que le premier partenaire de la FTF qui a balisé la voie aux autres est la Brasserie BB de Lomé. Les deux instances ont été liées par un partenariat d’un an, signé le 12 janvier 2017. Au-delà de la ruée des sponsors, la capitale togolaise est redevenue une terre d’accueil des événements importants de l’Union des fédérations ouest africaines de football (UFOA B). En 2018, Lomé a abrité le tournoi U20 de l’UFOA B et en 2023, le tournoi qualificatif des championnats scolaires zone UFOA-B.
Le blason redoré de la FTF a un impact positif sur la carrière de dirigeant sportif de Guy Akpovy. Son travail remarquable magnétise l’attention des instances internationales du football. Ainsi, en mai 2017, il a été élu membre de la Commission de Discipline de la FIFA et réélu en mai 2021 pour un nouveau mandat de 4 ans; la Confédération africaine de football va le nommer membre de la Commission sécurité et sûreté pour la CAN Egypte 2019 avec pour principale tâche d’aider à l’élaboration et à la réalisation du concept de Sûreté et de sécurité. En septembre 2018, il est élu vice-président de la zone B de l’Union des fédérations ouest-africaines de football (UFOA B) dans un comité de transition de trois membres, avant d’être élu par acclamation premier vice-président de l’Union lors de l’Assemblée générale du 15 octobre 2022, poste qu’il vient de céder, pour mieux gérer ses responsabilités au Comité exécutif de la CAF où il est élu membre le 13 juillet 2023.
Bilan sportif
Depuis 2016, la FTF a mis un point d’honneur à tenir régulièrement les championnats en particulier la D1 et la D2. Banaliser ce succès est un déni des efforts colossaux et de la rigueur que cela requiert, bien sachant que la stabilité et la régularité des championnats constituent le moteur à explosion du développement du football. Les coûts faramineux associés à la tenue d’une seule saison imposent à la FTF des contraintes financières qui nécessitent une gestion prudente et efficace des fonds disponibles en vue de garantir la viabilité à long terme des championnats.
Le Togo dispose désormais, outre les Eperviers A, des catégories inférieures U23, U17 et U15, qui participent aux diverses échéances continentales, notamment les tournois UFOA U17 (juin 2022 au Ghana) et UFOA U20 (juillet 2023 en Côte d’Ivoire), les éliminatoires de la CAN U23 et le Championnat d’Afrique des nations (CHAN). Le Togo a réalisé l’exploit historique de se qualifier pour la première fois au CHAN en allant décrocher le 19 octobre 2019 sa qualification à Aguégé au Nigéria, éliminant ainsi le vice champion d’Afrique. Sous la houlette de Jean-Paul Abalo, les Eperviers A’ ont effectivement participé au Cameroun, en 2021, à la phase finale de cette compétition, exploit qui n’a pu être renouvelé l’édition suivante. Engagée pour la promotion du football à la base, la FTF a initié un tournoi national U15, destiné à identifier les meilleurs, qui seront par la suite mis sous encadrement du staff technique national U17.
Sur les rives du football féminin, la FTF est en plein chantier. L’équipe nationale féminine, pour une première, a obtenu une qualification pour la phase finale d’une CAN, disputée en 2022 au Maroc. L’enchaînement n’a pas été possible pour la CAN féminine 2024, le Togo éliminé à un cheveu par la Tanzanie. La FTF a également mis en place la catégorie U20 de l’équipe nationale féminine; elle a participé récemment aux éliminatoires de la Coupe du Monde U20 de la FIFA. Eliminée sur une double défaite en aller et retour par la Guinée-Bissau, cette sélection voit son rêve s’évaporer, mais elle vient de tracer les sillons d’un avenir prometteur, lequel avenir serait garanti également par les filles U15 du Togo qui ont décroché le graal au Championnat de football scolaire U15, zone UFOA-B, disputé à Lomé du 23 au 26 novembre 2023. Autre registre, les clubs togolais de l’élite qualifiés sont toujours présents ces dernières années sur le continent dans les compétitions interclubs de la CAF.
L’enclenchement de la dynamique de développement du Beach soccer (football de plage) a le mérite d’être également souligné. C’est un sport qui s’apparente au football et qui se pratique sur du sable de plage. Il met aux prises deux équipes de cinq joueurs, avec des remplacements fréquents, sur un terrain à peu près trois fois plus petit que celui du football. La promotion de ce sport, sous l’égide de Herve Piza, conseiller du président de la FTF en charge du Beach soccer et du Futsal, est assurée par la formation des acteurs et différents tournois. Le tournoi FTF Beach soccer 2023 a été remporté par Marina FC. Beach soccer illustre la volonté du Comité exécutif de la FTF d’élargir le champ d’attraction du football et la diversification des pratiquants.
Le point névralgique de ce tour du bilan sportif reste la sélection A qui, après la CAN 2017 au Gabon, a manqué les éditions suivantes, trois au total y compris l’édition prochaine en Côte d’Ivoire. Si ces rendez-vous manqués cumulent toutes les critiques, un jugement objectif et lucide doit prendre en compte la haute implication du ministère des Sports et de la FTF pour créer toutes les conditions favorables à la performance des Eperviers sur le terrain. Sauf que le succès en football est le résultat d’une panoplie de paramètres interpénétrés, certains relevant du domaine des incertitudes. Aussi ne devrait-on pas perdre de vue que la sélection A ne dispose plus ces dernières années de vivier doré porté par des joueurs de la trempe des Agassa Kossi, Shéyi Adebayor, Jean-Paul Abalo, Nibombe Dare, Mohamed Kader Kougbadja, Chérif Mamam Toure, Olufade Adekanmi, Salifou Moustapha, Akoto Eric, Yao Aziawonou…
Après l’extinction de cette génération, la nouvelle qui a pris le flambeau par la suite est un sacré mélange de joueurs moyens, passables et de pieds nickelés, appuyés par deux réputés cadres que sont Djene Dakonam et le finissant Alaixys Romao. Entre-temps, la parenthèse Claude le Roy, d’avril 2016 à mars 2021, avec en prime, un bilan historiquement catastrophique : 35 matchs pour seulement 9 victoires, 12 nuls et 14 défaites, pour deux éditions manquées de la CAN (2019 et 2021). Parenthèse où la FTF, fragilisée par des pesanteurs et facteurs innommables, ne disposait pas de pouvoirs réels sur le sélectionneur qui faisait de la sélection et des joueurs ce que bon lui semble. Paulo Duarte succède à Claude le Roy et découvre l’immense tâche qui l’attend, construire un groupe solide et efficace avec des joueurs aux niveaux de qualité très déséquilibrés. Malgré une campagne des éliminatoires à la prochaine CAN non aboutie, le projet de jeu et la gestion de l’effectif au fil des matchs offrent de rassurantes perspectives, comme le témoignent les deux dernières sorties des Eperviers contre le Cap-Vert et le Sénégal au Stade de Kégué. Il serait incongru et malhonnête de réduire le bilan global de l’équipe de Guy Akpovy à la portion congrue d’une non qualification des Eperviers A aux 3 éditions de la CAN, en tentant d’éteindre tous les succès qui illuminent aujourd’hui le ciel du football togolais.
“La construction d’une équipe compétitive est un processus continu. Notre équipe nationale est en constante évolution, et parfois, il faut du temps pour atteindre les niveaux de performance souhaités.”, analyse Herve Agbodan.
Du temps, le mot-clé. Cette traversée du désert de l’équipe nationale togolaise après l’histoire glorieuse d’une génération brillante, de grandes nations de football l’ont déjà connue, comme le Brésil, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie… La France en fit aussi l’amère expérience dans les années 80-90. Entre 1976 et 1986, la France brille de mille feux grâce à une génération de joueurs exceptionnels tels Marius Trésor, Michel Platini, Dominique Rocheteau, Maxime Bossis, Jean Tigana ou Alain Giresse. Ils atteignent les demi-finales du mondial 1982, remportent l’Euro 1984, et atteignent à nouveau le carré d’as du mondial suivant, celui de 1986, finalement sortis par la RFA. Puis, c’est la fin d’une génération de talents mais aussi le début d’une longue traversée du désert pour l’équipe de France. Championne d’Europe en titre, la France ne parvient pas à se qualifier pour l’Euro 88; 3e au mondial 86, la France ne parvient pas à se qualifier pour les deux éditions suivantes de la Coupe du monde, 90 et 94, faute de joueurs de qualité. Pendant ce temps, la Fédération française de football a ouvert le chantier de la reconstruction, et la France va renouer avec une nouvelle période de gloire dès 1998, avec le premier sacre mondial, arraché devant le tenant du titre, le Brésil, grâce à une nouvelle génération de rêve menée par un certain Zinedine Zidane. Une génération spontanée n’existe pas en football, c’est pourquoi le Togo doit se mettre véritablement au travail et éviter de mettre la charrue avant les bœufs.
Guy Akpovy, dans la continuité
Le colonel Guy Akpovy a réussi avec brio à faire de la fédération togolaise de football une institution solide, crédible, rayonnante, attractive et moderne. Grand architecte de la transformation progressive du football national, garant de la stabilité et de l’unité des acteurs, sa candidature pour un nouveau mandat relève d’une légitimité et d’une logique rationnelle. Son leadership, son style de management, sa gestion responsable des affaires qui éloigne de mille lieues la FTF des foyers de crises et des mises au ban de la communauté des instances internationales de football le hissent sur l’escabeau de l’homme de la situation pour un nouveau mandat 2024-2028. L’adhésion entière des acteurs à la gouvernance de Guy Akpovy, illustrée par les différents congrès ordinaires de la FTF, est une garantie indéniable de la confiance générale dont bénéficie ce colonel d’armée, ancien Préfet, ancien Directeur général de la Gendarmerie nationale, ancien Commandant de la 1ère région de la gendarmerie nationale, et aujourd’hui membre du Comité exécutif de la CAF.
Récemment nanti d’un Diplôme Universitaire en Gouvernance du Sport à l’Université de Lomé, Guy Akpovy a, en plus de son immense expérience, aiguisé dans un cursus académique ses compétences et ses capacités pour une gestion plus efficace et productive de ses charges de dirigeant sportif. En tirant leçon du passé récent du football togolais englué dans l’engrenage des crises sur fond de détournement des fonds destinés à la promotion de la discipline, en prenant en compte la dynamique actuelle et les belles perspectives qui se dessinent, il est clair que Guy Akpovy s’affiche à nouveau comme un candidat mastodonte, grandissime favori que nul autre concurrent ne peut aspirer détrôner le 3 février 2024.
“On arrive à la fin d‘un mandat et il est de bon ton de présenter notre bilan aux membres de la FTF. S’ils jugent qu’on devrait continuer, ce sera avec plaisir. Bien évidemment si c’est le cas, ce sera notre dernier mandat à la tête du football togolais qu’on est très heureux de servir comme depuis le premier jour. Le rendez-vous est pris pour tous le 3 février prochain à Atakpamé”, confie-t-il à nos confrères de Taxi Fm.
Nouvelle marche royale de Guy Akpovy vers un nouveau mandat pour poursuivre le renouveau du foot togolais.
Yves GALLEY, Symphonie N°237 du 15 décembre 2023