Ayiza 2024 : plongée dans l’historique de cette fête culturelle et de la fondation de la ville de Tsévié

Dans la quiétude d’une ville de Tsévié connectée à la mémoire des ancêtres, la 52e édition de Ayiza connaîtra l’apothéose de sa célébration ce samedi 10 août 2024 sur la belle pelouse toute gazonnée du Stade Dr Kaolo. Dans cette enceinte qui sera érigée pour la circonstance en un théâtre de réplique de l’histoire seront rappelés à travers discours et mises en scène le parcours des ancêtres des fils et filles de Zio et l’origine de la fête Ayiza.

La célébration de Ayiza (fête du haricot) serait née de la volonté de certains fils authentiques de la circonscription de Tsevie d’alors résidant au Ghana, au Benin, au Nigeria, en Côte d’Ivoire, regroupés autour de leurs frères et sœurs de Lomé, de Tsévié et de ses hameaux. La première édition de Ayiza remonte au 1er avril 1970 à Népibome à Tsevie.

L’objectif originel de cette initiative est de développer la préfecture de Zio, de conserver la mémoire des ancêtres, de valoriser les richesses culturelles et de favoriser leur visibilité sur le plan local, national et international pour que l’histoire du peuple Ewe de Zio reste à jamais vivante dans les cœurs. Issus du peuple Ewe d’AGBOGBO, AMEDZOFE, ou encore HOGBEFE, les ressortissants de la Préfecture de Zio sont restés attachés à la préservation de leurs acquis identitaires.

En effet, l’exode des ancêtres a commencé à Babel, passant par l’Abyssinie, l’Egypte, le Soudan, le Nigeria, le Dahomey jusqu’au Togo plus précisément à Tado et à Notse. Entre le 15è et le 17è siècle, les ancêtres ont quitté Notse, fuyant la cruauté du Roi AGOKOLl après la chute du mur d’Agbogbo. Parmi la grande masse de fuyards Ewe de Notse qui avaient pris la direction du sud sous la conduite de Ewenya, Sri et Dzitri respectivement fondateurs de Keta, Anlo et Lome, se trouvait le groupe qui a été à l’origine de la fondation de Tsevie, la ville historique.

Comment fut fondée la ville de Tsevie, chef-lieu de la préfecture ?

Les fondateurs de Tsévié, au départ, n’avaient pas l’intention de s’y établir définitivement, car le lieu n’est pas bien situé. Il n’était pas au bord d’un cours d’eau ou d’un étang, condition sine qua non de création de cité des peuples Ewe. Les provisions de voyage de nos ancêtres en fuite étant épuisées, ils ont fait escale et ont semé du haricot dans le but de continuer le trajet après la récolte.
A l’appel des autres du groupe de poursuivre le trajet, les semeurs du haricot protestèrent en disant : « Nous ne sommes pas prêts à partir, nous attendons que le haricot donne un peu de son fruit (littéralement en ewe : AYIA NE TSE VIE) » d’où le nom actuel de la ville de Tsévié, une contraction de AYIA NE TSE VIE, lieu qu’ils n’ont plus quitté.

Tsévié, la cité historique, donna son nom au cercle, à la circonscription puis devient chef-lieu de la préfecture de Zio (préfecture qui tire son nom du fleuve Zio qui la traverse du Nord-Ouest au Sud-Est pour se jeter dans le lac Togo).

La préfecture de Zio compte aujourd’hui 16 cantons à savoir : Abobo, Agbelouve, Bolou, Dalave, Davie, Djagble, Game, Gbatope, Gblainvie, Gape-centre, Gape-kpodji, Kpome, Kovie, Mission-Tove, Tsevie et Wli.

Issus des peuples Ewe de Notse, les Ewe de Zio sont essentiellement de grands agriculteurs. Ils cultivent le maïs, le manioc, l’igname, le riz, et aussi le haricot devenu aujourd’hui leur symbole.

Texte inspiré par une présentation du Comité d’organisation de la 51e édition d’Ayiza (2023)

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