Face à la prégnance des réseaux sociaux dans le quotidien de la jeunesse, l’écrivain togolais de renom et fonctionnaire international, Moïse Olouwadara INANDJO, tire la sonnette d’alarme avec sa dernière œuvre percutante, Le mirage des réseaux sociaux. Un récit poignant qui met en lumière les dérives et les conséquences désastreuses d’une utilisation non maîtrisée des plateformes numériques par les jeunes.
Pour entretenir une discussion fructueuse avec les principaux concernés, une séance de sensibilisation interactive a été orchestrée le vendredi 11 avril 2025 au Collège Protestant Tokoin à Lomé. Cette initiative conjointe de l’auteur et de l’association dynamique Femmes d’Actions (FA) a rassemblé un auditoire diversifié et engagé : élèves de plusieurs établissements, parents soucieux, enseignants investis, autorités éducatives, dans un auditorium plein à craquer. Le tout sous le regard de l’inspecteur Dagbedji Koba Kodzo, Conseiller technique représentant le ministre des Enseignements primaire, secondaire et technique et de l’artisanat.
Moïse Olouwadara INANDJO : une plume engagée au service de la prise de conscience collective
Figure de proue de la littérature au Togo, Moïse Olouwadara INANDJO est doué dans l’analyse des enjeux sociétaux. Philosophe, éthicien, romancier, nouvelliste, analyste et essayiste, cet auteur prolifique, lauréat du Prix de l’Indépendance 2006 (Année Senghor), compte à son actif onze ouvrages marquants. Parmi eux, Sur les routes sanglantes de l’exil figure au programme scolaire togolais, tandis que trois autres sont recommandés dans les collèges et lycées. Son œuvre se distingue par sa capacité à éclairer les problématiques contemporaines avec une acuité rare, naviguant entre une conscience éthique profonde et un regard critique pertinent sur les défis rencontrés par la jeunesse.
“Le mirage des réseaux sociaux” : une fiction qui résonne avec la réalité
Le dernier opus de l’écrivain, Le mirage des réseaux sociaux, publié aux Éditions Le Carré Culturel à Dakar en 2024, se révèle être bien plus qu’une simple fiction. À travers le destin tragique d’Elinam, un jeune étudiant brillant parti à l’étranger, le livre explore les pièges d’un monde virtuel souvent illusoire et axé sur les apparences. Fasciné par l’ascension factice d’un influenceur nommé Saint Noir, Elinam se laisse entraîner dans une spirale dangereuse de cybercriminalité et de toxicomanie. Son ambition dévorante le consume, sa famille se désagrège et son avenir se brise sous le poids d’une existence artificielle. L’ouvrage se dresse ainsi comme un puissant avertissement destiné aux jeunes, à leurs familles et à l’ensemble de la communauté éducative.
Les élèves prennent la parole : une analyse percutante du “cadeau empoisonné” numérique
L’un des moments forts de cette matinée de sensibilisation fut sans aucun doute la présentation captivante des élèves du Collège Protestant Tokoin. Olympio E. Carlos et Emoe Adjo Thècle ont brillamment interprété et analysé le contenu du livre, s’appuyant sur la citation éloquente : « Plus belle est la médaille, plus lourd est le revers ». Avec une maturité impressionnante, ils ont démontré comment les réseaux sociaux, bien que présentés comme un « cadeau du ciel », peuvent se transformer en une arme à double tranchant si leur usage n’est pas maîtrisé et éclairé.
Un plaidoyer ministériel pour un usage constructif du numérique
L’inspecteur Dagbedji Koba Kodzo a chaleureusement salué cette initiative, soulignant son adéquation avec la stratégie nationale de l’éducation numérique. Il a insisté sur la nécessité d’orienter les jeunes vers une utilisation productive des outils numériques : « Il faut inciter les élèves à utiliser les réseaux sociaux pour devancer leurs enseignants, approfondir leurs cours et devenir acteurs de leur propre apprentissage. »
Femmes d’actions : un engagement pour une jeunesse féminine éclairée
Pour Mme Assoumatine Kounon, secrétaire générale de Femmes d’Actions (FA), cet événement témoigne de l’engagement profond de l’association envers la sensibilisation des jeunes, et particulièrement des jeunes filles, aux enjeux du monde numérique. « Si nous voulons des jeunes filles leaders demain, nous devons les éduquer dès aujourd’hui sur les conséquences d’un usage incontrôlé des réseaux sociaux. Les TIC doivent être des outils de formation, pas de dérive », a-t-elle déclaré avec conviction.
Un geste symbolique : 1000 livres offerts pour nourrir la réflexion
Un acte de générosité significatif a marqué cette rencontre éducative : un don de 1000 exemplaires du livre Le mirage des réseaux sociaux a été offert par l’auteur aux établissements scolaires et aux élèves présents. Ce geste fort symbolise une volonté commune de soutenir la lecture et l’éducation comme des leviers essentiels pour développer la conscience critique et favoriser une transformation sociale positive.
Une ambiance culturelle pour un message durable
L’événement s’est déroulé dans une atmosphère conviviale et enrichissante, ponctuée par les prestations inspirantes de l’artiste King Bala et du Pasteur Zomino. Ces intermèdes artistiques ont contribué à renforcer l’impact du message de sensibilisation, laissant une empreinte mémorable dans les esprits.
Une urgence éducative : l’encadrement numérique au cœur des préoccupations
À travers cette initiative conjointe, Moïse Olouwadara Inandjo et l’association FA lancent un appel pressant à tous les acteurs éducatifs : l’encadrement de l’usage du numérique chez les jeunes n’est plus une option, mais une nécessité impérieuse.
Comme l’a sagement rappelé l’auteur : « L’éducation est une marmite à trois pieds – parents, enseignants, élèves – et chacun doit garder le feu allumé. »
Ce message résonne comme un impératif pour construire un avenir numérique plus éclairé et responsable pour la jeunesse togolaise.