L’accord de Zone de libre-échange continentale africaine, dénommée “ZLECAf”, a été, le vendredi 26 février dernier à Lomé, au menu d’une rencontre présidée par le ministre du Commerce, de l’industrie et de la consommation locale, Kodjo Adedze, avec à ses côtés le secrétaire général de la ZLECAf, Wemkele Mene, le commissaire général de l’OTR, Philippe Tchodie et le président du Conseil national du patronat togolais, Laurent Tamegnon. La presse et les acteurs du secteur privé, participant à ladite rencontre, ont été situés sur les objectifs, le cadre général, les avantages et les défis majeurs de la ZLECAf.
D’entrée, le ministre Adedze a rappelé les paradigmes de la gouvernance du chef de l’Etat Faure Gnassingbé qui ont le mérite de baliser plus tôt le terrain à la mise en oeuvre de la ZLECAf, notamment le crédit et l’importance accordés au secteur privé, la facilitation du climat des affaires, la transformation des matières premières localement avec l’accent mis sur l’agro-industrie, qui se traduit dans le concret par la mise en place de la plateforme industrielle d’Adeticope.
“Le Togo nourrit de grandes ambitions, la Zlecaf vient à point nommé”, s’est-il réjoui.
Des propos entérinés par Wemkele Mene qui certifie : “Les grandes ambitions économiques du Togo méritent d’être encouragées.”.
L’accord de la ZLECAf, entré en vigueur le 1er janvier 2021, dans ses objectifs généraux vise, notamment, à créer un marché unique pour les marchandises et les services facilité par la circulation des personnes afin d’approfondir l’intégration économique du continent africain; contribuer à la circulation des capitaux et des personnes physiques et faciliter les investissements en s’appuyant sur les initiatives et les développements dans les États parties et les CER; promouvoir le développement industriel à travers la diversification et le développement des chaînes de valeurs régionales, le développement de l’agriculture et la sécurité alimentaire.
En relevant les défis qu’imposent ces objectifs, l’Afrique peut marquer la rupture avec sa dépendance des marchés extérieurs et booster son industrialisation.
“Nous continuons par promouvoir les modèles économiques coloniaux, parce que nous n’avons pas de capacité industrielle, les dirigeants africains veulent résoudre ce problème. D’ici à cinq, quinze ans, les africains doivent avoir un marché autonome qui produit ses propres biens, en évitant l’exportation des matières premières. Que 97% des biens africains soient commercialisés sur la base de taxe zéro, avec l’élimination des barrières et l’harmonisation des règles financières d’un pays à l’autre.”, a martelé le secrétaire général Wemkele Mene.
Il est rejoint sur cette ligne par le ministre Adedze qui affirme :
“Pendant longtemps, nous avons exporté vers les pays du Nord nos matières premières. Il est désormais temps que nous puissions créer autour de nos matières premières, des chaînes de valeur en développant notre industrie. Le Togo mise sur l’agro-industrie. Il est question que le coton récolté en Afrique ne parte plus en Europe de façon brute. Nous croyons en nos forces pour y parvenir et la ZLECAf qui a été voulue par nos chefs d’État de l’Union africaine, vient nous réconforter dans notre vision.”.
Pour réaliser toutes ces ambitions, la participation du secteur privé est primordiale, et le ministre Adedze l’a rappelé sans cesse au cours de cette rencontre :
“Les incitations financières, le climat des affaires rendu favorable, c’est pour vous, secteur privé, pour vous permettre d’être présent avec efficacité sur le marché ZLECAf. Le secteur privé togolais, que j’appelle “troupe” est très dynamique. La Zlecaf, c’est une véritable opportunité pour nous.”
Aussi faut-il se débarrasser des pratiques qui faussent la compétitivité de nos économies, notamment la corruption.
“Débarrassons nos frontières de pratiques anormales, nous pouvons tous dire non à la corruption, mais ce non doit être inclusif.”, a lancé le ministre Adedze.
“Quand il y a corruption, l’administration douanière perd toujours, c’est seulement les individus qui gagnent, et cela ne contribue pas au développement de nos économies”, a appuyé le commissaire général de l’OTR, Philippe Tchodie.
Une séance de questions – réponses a permis aux participants de mieux appréhender les contours, les implications et la portée de la ZLECAf. Les questions ont porté essentiellement sur les 42 devises monetaires du marché ZLECAf et leurs incidences, la concurrence déloyale, la multiplication des mêmes produits sur le même marché, la libre circulation des personnes, le nombre faible de pays ayant ratifié l’accord, les transbordements illégaux, la certification des produits.
Sur la question des devises, Wemkele Mene est formel :
“Sans une devise commune, on peut avoir une zone de libre échange, il y aura une plateforme de convertibilité des devises.”
Et sur la concurrence déloyale, il a assuré qu’il y a des règles pour contrer le phénomène en vue de protéger les économies nationales, tout ayant été déjà incorporé dans l’accord.
La Zlecaf, précisons-le, dans ses objectifs spécifiques, vise l’élimination progressive des barrières tarifaires et non-tarifaires au commerce des marchandises, la libéralisation progressive du commerce des services, la coopération dans tous les domaines liés au commerce et la coopération en matière d’investissement, de droits de propriété intellectuelle et de politique de concurrence.
La ZLECAf est régie par un certain nombre de principes, entre autres, la géométrie variable, la flexibilité et le traitement spécial et différencié, la transparence et diffusion de l’information, la préservation des acquis, le traitement de la nation la plus favorisée, le consensus dans la prise de décision.
Sur 54 pays africains, seuls 33 ont ratifié jusqu’ici l’accord, beaucoup ne disposent pas des procédures douanières et des infrastructures nécessaires pour faciliter le libre-échange. Ce qui n’est pas le cas du Togo, Laurent Tamegnon l’a rappelé le vendredi au secrétaire général de la ZLECAf :
“Vous avez eu l’opportunité de visiter notre port qui est l’un des meilleurs de la sous-région, ainsi que l’aéroport de Lomé. Le Togo a tout ce qu’il faut pour que les opérateurs économiques africains transportent leurs marchandises à partir du Togo ou y viennent faire des affaires. Le Togo est d’ailleurs prêt, nos douanes sont déjà prêtes à cela”.
Téléchargez ici l’accord ZLECAf
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