CEDEAO-NIGER: Option militaire au frigo !

Une tribune de Innocent PATO, Journaliste togolais

Outre la formule presqu’utopique d’une remise de Bazoum en selle, tout semble aller dans la norme des choses et l’hypothèse d’une intervention par la force semble perdre la côte.

En l’état actuel des choses, les spécialistes des lois binomiales vous diront que la probabilité d’une telle option paraît faible.

Les nouvelles autorités à Niamey, disons la junte militaire pour être en phase avec les puristes de la démocratie, ont bougé d’un cran. Le dialogue a commencé, et même s’il est trop tôt de juger de l’évolution des choses, retenons tout de même qu’il a commencé.

Dans la pratique, chacun y va, à la table de négociation avec ses exigences. Dans un premier temps, on fait monter les enchères, et plus on avance graduellement, on trouve des compromis. Chacun finit par mettre de l’eau dans son vin.

Le jour où, pour la première fois, les émissaires de la CEDEAO ont pu rencontrer les nouveaux hommes forts de Niamey, ce même jour, leur chef, le Général Tiani, dans la soirée fait une déclaration dans laquelle il évoque une transition de trois ans et des assises nationales pour discuter des grandes questions sur l’avenir du Niger.

Une attitude qui semble dire que le Pays avance parallèlement à la diplomatie.

La CEDEAO par la voix de son responsable pour la paix exprime sa désapprobation par rapport à la durée.

En stratège,  Niamey dira confier cette question aux assises nationales,  lesquelles auront à jouer le jeu d’une comédie huilée consistant à couper la poire en deux. Autrement dit: la transition aura à durer moins de trois ans. Peut-être deux au maximum.

À l’idée d’un rétablissement des choses par la force, le Général joue au garçon et bombe le torse.  “Si une agression devait être entreprise contre nous, elle ne sera pas la promenade de santé à laquelle certains croient”.

L’impossible guerre!

Dans la réalité, une intervention militaire à Niamey pose plus de problèmes. Au lendemain du coup d’Etat du 26 juillet 2023, la vie poursuit son cours normal, les sanctions et leurs effets mis de côté. Des voix, pas des moindres, privilégient la diplomatie au détriment de la force. Position que partagent certains pays parmi lesquels le Togo.

La CEDEAO continuera à négocier fort pour la libération de Bazoum et éventuellement une clémence pour ce dernier au cas où il venait à être jugé coupable des faits que lui reproche son chargé de sécurité devenu par la force des armes son maître.

C’est ainsi que la diplomatie aurait joué son rôle, pendant que l’intervention militaire de la CEDEAO restera toujours au frigo attendant avec impatience d’être utilisée au moindre futur bruit de bottes dans la région pour une prise de pouvoir par les armes.

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Innocent Pato

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