L’insécurité routière est un véritable fléau; les accidents de circulation causent de plus en plus de pertes humaines et matérielles au Togo malgré les campagnes de prévention routière et les mesures prises par le gouvernement. Plusieurs causes sont répertoriées pour expliquer le mal, mais l’on parle très peu ou pas du tout du défaut de l’éclairage public sur nos routes la nuit, particulièrement à Lomé.
Les années passent, et les chiffres n’ont de cesse de noircir le tableau de l’insécurité routière. 3818 accidents pour 347 morts rien que pour les six premiers mois de l’année 2022, le second semestre de l’année écoulée a été tout aussi meurtrier avec 334 décès recensés, au cours de 3577 accidents. Le mois de décembre 2022affiche déjà un dramatique bilan: 403 accidents, 46 morts et plus de 900 blessés les 18 derniers jours, bilan établi le 24 décembre.
“Nous sommes passés à une croissance moyenne annuelle de 6% pour les cas d’accidents, 2% pour le nombre de tués et 8% pour les blessés”, détaillait le 13 janvier 2022 le ministre Affoh Atcha Dédji chargé des transports. Entre autres causes de l’insécurité routière, on relève généralement l’excès de vitesse, la conduite en état d’ébriété ou sous l’influence de substances psychotropes, le non port de casques par les motocyclistes et leurs passagers, le défaut de port de ceinture de sécurité, l’utilisation du téléphone au volant, le stationnement encombrant sur les voies, le non-respect des feux de signalisation, le chargement hors gabarit des véhicules empêchant leurs conducteurs de maîtriser la conduite pendant qu’ils sont en circulation. Mais une autre cause semble ignorée, et ne s’invite pas souvent dans les débats de l’insécurité routière.
L’éclairage public?
Oui, à la longue liste des causes des accidents de la route, il faut s’empresser d’ajouter le défaut d’éclairage public. Le constat est général, plusieurs axes routiers de la réputée capitale togolaise sont insufisamment éclairés. La nuit, plusieurs routes sont plongées dans un univers semi ténébreux qui ne garantit pas une grande visibilité aux conducteurs. Si les voies de l’intérieur du pays subissent le même sort, l’éclairage public partiel ou le non éclairage des routes de Lomé paraissent plus dangereux, compte tenu de la densité du trafic routier. Sur certaines grandes voies à l’instar du Grand contournement ou de la route Lomé-Kpalimé, plusieurs lampadaires d’éclairage public sont au noir la nuit, se dressant le long des voies tels des corps sans âme.
Les conducteurs peuvent rouler dans le noir sur des centaines de mètres avant de découvrir une rangée de lampadaires éclairant, parfois faiblement, une portion de la voie. Parfois faiblement, puisque quelques ampoules de lampadaires, de couleur jaunâtre, ont de la peine à percer la grande masse de l’obscurité pour imposer leurs rayons et suffisamment éclairer une surface plus grande. Certaines nuit, carrément sur quelques tronçons, tous les lampadaires sont au noir. Hier nuit fit exception, les loméens ont constaté l’éclairage quasi parfait de la plupart des axes routiers. Sûrement pour rendre la période des fêtes plus agréable. Le grand contournement par exemple était très bien éclairé, tous les lampadaires du tronçon Legbassito-Poste de péage de Noepe ont repris vie, eux qui sont souvent invisibles dès le coucher du soleil. La négligence de l’éclairage public des voies à Lomé tient vachement la contradiction avec le ferme engagement des autorités à réduire le taux de mortalité routière et moins exposer les citoyens aux dangers irrémédiables de l’insécurité routière.
Une ville éclairée a d’abord l’avantage d’être plus attractive, plus sécurisante et plus pratique pour ses habitants. L’éclairage public devrait faire partie intégrante de toute voie publique, car il facilite la circulation nocturne et apporte plus de commodité; il améliore les capacités visuelles du conducteur et sa capacité à détecter les dangers sur la route; les conducteurs pourraient se sentir plus en sécurité grâce à une visibilité accrue. Plusieurs études menées sur l’éclairage public et la sécurité routière indiquent l’importance de l’éclairage public dans la prévention des accidents de la route ainsi quel leurs lots de conséquences.
Responsabilité des administrations communales
Sous le régime de la décentralisation, au chapitre des rapports entre l’Etat et les collectivités territoriales, la responsabilité des collectivités locales et des administrations communales est juridiquement engagée dans certaines matières, notamment l’aménagement du territoire, et donc des voies de communication. Comme en dispose l’article 62 de la Loi n°2019-006 du 26 juin 2019 : «Dans le cadre défini par la présente loi, l’Etat transfère aux collectivités territoriales, dans leur ressort territorial respectif, des compétences dans les matières suivantes : développement local et aménagement du territoire ; urbanisme et habitat ; infrastructures, équipements, transports et voies de communications – énergie et hydraulique ; assainissement, gestion des ressources naturelles et protection de l’environnement ; commerce et artisanat ; éducation et formation professionnelle ; santé, population, action sociale et protection civile ; sports, loisirs, tourisme et action culturelle».
En clair, les collectivités locales et les administrations communales se chargent de la maintenance et du renouvellement des éclairages urbains et non-urbains. Elles ont compétence pour définir leurs besoins en matière d’équipement d’éclairage selon leurs objectifs d’aménagement. Mais dans la réalité de la mise en œuvre de la politique de décentralisation, il est regrettable de constater que les communes, dans la grande majorité, ne disposent pas suffisamment de moyens pour assumer effectivement les prérogatives à elles dévolues par les textes. A ce manque de moyens vient se greffer l’incapacité de certains maires à accomplir leurs missions dont l’étendue est très peu maîtrisée.Par ailleurs, l’incompétence technique et le déficit criard de management de la Compagnie énergie électrique du Togo (CEET) rajoutent une belle couche pour expliquer le phénomène du défaut d’éclairage public.
Faire davantage pour la sécurité routière
Le Gal Yark Damehame, ministre de la Sécurité et de la protection civile et Atcha Affoh-Dedji, le ministre des Transports routiers ont pris à bras le corps la question de la sécurité routière ces dernières années. Plusieurs mesures ont été prises, outre le renforcement des contrôles de police, il a été annoncé l’ouverture d’un centre pour former les routiers professionnels et une loi portant la limitation des vitesses sur les routes. Mais les lois et les actes de répression ne suffisent pas pour mener une guerre efficace contre l’insécurité routière, il faut améliorer la politique globale de l’éclairage public des voies, poser des ralentisseurs de type bande rugueuse sur les tronçons réputés dangereux, et multiplier les panneaux de limitation de vitesse. Surtout, trouver un mécanisme pour davantage engager la responsabilité des administrations communales dans la gestion de la sécurité routière, et amener la CEET à jouer sa partition en veillant à un contrôle régulier de l’état des lampadaires.
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