CAN U23/ Les carences tactiques de Traoré Afizou éliminent les Eperviers

La course à la qualification des Eperviers U23 à la Coupe d’Afrique de cette catégorie s’est arrêtée hier en Afrique du Sud. Une nouvelle couche ajoutée à la frustration des togolais après l’insupportable élimination au Championnat d’Afrique des nations.

Après un nul de 2 buts partout une semaine plus tôt à Lomé, les Eperviers U23, contraints à l’exploit, n’ont pu faire mieux qu’un insipide match nul et vierge en Afrique du Sud le 30 octobre 2022.

Si le défaut de réalisme des attaquants a réduit les chances de qualification à néant, ce sont plutôt les carences tactiques du coach Traoré Afizou qui ont scellé cette cinglante déroute.

Dans une situation où le Togo avait obligation de gagner pour passer, il est clair que le salut ne peut passer que par l’engagement maîtrisé des chevaux dans la bataille offensive, surtout en première partie, en prenant soin de ne pas créer des brèches fatales au cours des phases de transitions offensives-défensives.

La production et l’animation du jeu devraient être calquées sur un pressing haut permanent, la formation d’un bloc uni qui monte et qui replie au même rythme soutenu, avec un quadrillage parfait du milieu de terrain, le tout assorti d’une gestion technique efficace des ballons à la récupération. Bref, le Togo était condamné à prendre des risques bien contrôlés.

Mais Traoré Afizou va afficher une piètre organisation générale de son équipe, en disposant au total huit joueurs dans la base arrière, et deux joueurs, Agbemefa Martin et Avotor Bruno, largués au front de l’attaque, dans un système de jeu bizarroïde.

Durant 75 à 80 minutes, l’initiative du jeu est laissée à l’adversaire, qui réalise des sorties de balle sans difficulté de sa défense (le pressing absent), construit dans l’entre-jeu sans grande opposition, s’insère avec facilité dans les intervalles et perfore avec peu d’effort la défense en exploitant beaucoup la profondeur, avec des attaquants très mobiles.

Le Togo se livre à une débauche d’energie pour enrayer les dangers, et une fois la balle récupérée, sans construction, paf, de longues balles pour lancer les attaquants dans le dos de la défense adverse. Cela aurait pu porter fruit aux 13e et 24e minutes, mais Agbemefa Martin et Avotor Bruno se montrent peu lucides pour tromper la vigilance du portier sud-africain.

Et les milieux de terrain togolais sont toujours restés cloîtrés dans leur périmètre de prédilection, rompus exclusivement aux tâches défensives, n’apportant aucun appui aux attaquants. Conséquence, sur plusieurs phases de jeu, les deux attaquants se retrouvent dans les 20 mètres seuls, dans une forêt d’adversaires, séparés de leurs milieux de terrain par une zone désertique.

Deux blocs distincts sont ainsi formés, constitués d’une part des défenseurs et milieux de terrain, d’autre part des attaquants.

Un football moyen-âgeux qui dénote clairement des lacunes et limites criardes de l’entraîneur Afizou Traoré, complètement perdu dans une situation où il est appelé à briller de son génie pour résoudre une équation posée par le score de 2-2 à l’aller.

Il a fallu attendre les 10 ou 15 dernières minutes pour voir le Togo sortir de sa torpeur et de son cocon défensif pour essayer de construire, et tenter quelques incursions offensives, mais pas aussi cohérentes, structurées et efficaces pour changer le marquoir.

0-0, score à l’issue du temps réglementaire, synonyme d’élimination des Éperviers U23 et de prestation catastrophique de Afizou Traoré.

L’incapacité à faire des résultats sécurisés à domicile et les incohérences techniques et tactiques des entraîneurs de nos différentes sélections plombent l’envol et ternissent le rayonnement du football togolais, malgré les efforts constants et louables du Comité exécutif de la FTF et du ministère en charge des Sports pour relever le défi de la gagne.

Le limogeage immédiat de tous ces entraîneurs (U17, U23, A’, A) en cas de contre-performance liée à leur incompétence s’impose désormais, afin d’éviter de nourrir la promotion de la médiocrité.

Yves GALLEY