Café littéraire/ Sylvestre-Adjra Aziadekey communie avec ses lecteurs autour des tomes 4 et 5 de : “Les histoires de Yao et Akuwa”

Une fois par mois, le ministère en charge de la Culture, soutenu par Goethe Institut, abreuve les férus de littérature de rencontres intellectuelles exquises autour d’un ouvrage d’auteurs togolais. Pour ce mois d’octobre 2022, une femme était l’invitée à l’auditorium de Goethe Institut, cadre qui accueille l’événement. Pas n’importe quelle femme. Maire de la commune Yoto 2, passée par la présidence de la République, Sylvestre Adjra-Aziadekey est l’une des rares auteures togolaises à faire encore une plongée dans le 9è art, se positionnant particulièrement sur le segment de la littérature de jeunesse.

Vêtue d’un uniforme bleu nuit au col doré assorti à des chaussures légèrement hautes, l’invitée du mois se présente ce 27 octobre sur la scène du café littéraire complètement décontractée, élégamment blottie dans son fauteuil. A sa gauche, Me Koko Dzoka, avocat-écrivain-poète togolais, qui a lancé la soirée par la présentation des tomes 4 et 5 de : “Les histoires de Yao et Akuwa”.

L’auteure et Me Koko Dzoka

C’est dans une ambiance chaleureuse que s’est déroulé le café littéraire du mois d’octobre 2022, en présence du directeur du livre, Arouna Madôhona, et d’Edem Attiogbé, directeur de Goethe Institut. Les œuvres au programme ont été présentées dans la forme et dans le fond, un accent mis sur la présentation graphique avec tout l’univers de couleurs des couvertures cartonnées, les chatoyantes et expressives illustrations, les différents scénarios et les messages à retenir.

La dernière partie, dynamique et très interactive, était consacrée aux échanges avec l’auteure. Me Koko Dzoka a d’abord soumis l’auteure à une sorte d’interview, à bâtons rompus, pour mieux renseigner le public sur la personnalité de l’invitée et percer davantage la teneur et la portée de ses oeuvres.

“Je suis très passionnée par tout ce qui touche la littérature de jeunesse, je lis également la bible. Ce n’est pas tant la bible qui est ma source d’inspiration, ce sont les enfants et tout ce qui les touche”, réagit l’écrivaine à sa première prise de parole, répondant à une question portant sur ses lectures et centres d’intérêt.

Mais Sylvestre Adjra-Aziadekey, qui allie au charme de l’écriture une éloquence impressionnante, se défend de ne pas viser exclusivement les enfants comme cible de ses ouvrages, les adultes étant aussi concernés, apportant à cet effet plusieurs témoignages.

Après avoir rappelé son parcours professionnel riche et inspirant, l’auteure était amenée à justifier les choix de ses maisons d’édition, après être passée des Editions Continents aux Editions Awoudy pour la publication en 2018 de son roman : “L’ombre de Merveille”.

“J’aime avoir les choses bien différenciées, c’est un peu une partie de ma personnalité…”, assure-t-elle.

Echanges fructueux

S’ouvrent les échanges avec les participants; la pertinence des questions et la qualité des contributions ont permis de découvrir la présence d’un public plutôt élitiste, transporté là par la passion et l’amour de la littérature.

Chacun des intervenants s’est prêté à l’exercice de félicitation de l’auteure, tout en saluant les sujets abordés dans les livres présentés, particulièrement le retour des enfants au village, la vie au village et le sens du partage même s’il n’y a que le peu.

Le directeur du livre, Arouna Madôhona

Les questions ont porté entre autres sur le regard de l’auteure sur l’éducation des enfants à la maison et à l’école, le retour des lecteurs après lecture des ouvrages, les futurs projets littéraires, la cherté du prix des livres (3500F), l’évolution attendue de : “Les histoires de Yao et Akuwa”.

Sur le prix des livres, qu’un bibliothécaire trouve élevé, l’auteure se justifie par le coût de production exorbitant et le manque de soutiens. A son secours vole une participante, Bessi Kama-Saba, promotrice de Hidiculture, qui pointe plutôt le manque de culture littéraire des togolais.

“Les gens ont de l’argent, sont prêts à acheter des choses qui coûtent les yeux de la tête aux enfants mais ils n’ont pas le réflexe de leur offrir un livre qui coûte 3500F ou 5000F”, déplore-t-elle.

Au chapitre des contributions, Mme Koutche Amévi, admiratrice de l’auteure, lui vend gratuitement l’idée d’une foire des livres de la littérature de jeunesse. M. Lawson Gilles propose, lui, l’adaptation de : “Les histoires de Yao et Akuwa” à un dessin animé.

“J’y ai pensé entre temps, mais la rareté des éditeurs dans le domaine m’a découragée, mais aujourd’hui ils sont nombreux, je suis fortement tentée d’arriver au dessin animé…”, indique l’auteure, qui a saisi l’opportunité pour interpeller le directeur du livre sur le soutien de l’Etat dans la réalisation d’un tel projet.

Celui-ci lui a conseillé de postuler aux appels aux projets dans le cadre du Fonds national de promotion culturelle.

Le directeur du livre va déplorer le déficit de communication et le défaut d’initiatives de promotion des livres après les séances de dédicaces. Sur la question, Me Koko Dzoka s’est fait l’avocat des maisons d’édition pour plaider en faveur d’un projet de soutien institutionnel destiné à les appuyer dans la promotion des oeuvres togolaises.

Tous satisfaits

Le directeur de Goethe Institute, Edem Attiogbe, émerveillé par la chaleur qui a marqué cette édition du café littéraire, a salué la qualité des particpants qui ont répondu à l’appel et s’est réjoui du déroulement de ce projet.

Mme Sylvestre Adjra-Aziadekey a vivement remercié Goethe Institut et le ministère de la Culture pour l’opportunité offerte aux auteurs nationaux.

“C’est une belle expérience que je viens de faire qui restera gravée dans ma mémoire. Depuis que je suis devenue auteure, c’est la première fois que j’anime un café littéraire…”, s’enthousiasme-t-elle.

“Ce fut un bon moment. Je l’ai bien vécu. Je trouve que les bandes dessinées répondent à un besoin et permettront de transmettre de bonnes valeurs aux enfants. Les thèmes abordés feront du bien aux enfants. Lire tout en s’amusant. Les enfants pourront lire tout en s’amusant. Félicitations et Bonne chance encore à l’autrice”, lance Bessi Kama-Saba.

“”Les Histoires de Yao et Akuwa” m’ont renforcé dans la conviction que la bande dessinée peut véhiculer un idéal qui incarne le reflet de notre société. Le point d’orgue est l’ambition de Madame Sylvestre Adjra-Aziadekey, de voir ses tomes passer à l’animation. Pour moi, c’est une grande fierté de voir la gent féminine togolaise, s’intéresser à ce genre littéraire qu’on croit réservé aux hommes”, commente Lawson Gilles de Operon Group.

Le directeur de Goethe Institut se fait dédicacer les ouvrages
Une participante, Bessi Kama-Saba, posant fièrement avec l’auteure

Les différents tomes de “Les Histoires de Yao et Akuwa”, sont rendus obligatoires dans deux établissements scolaires francophones au Ghana, une grosse annonce doucettement glissée par Sylvestre Adjra-Aziadekey au cours de cette soirée.

En attendant le tour du Togo, Yao et Akuwa vont continuer leurs aventures, au rythme de leur mettrice en scène.

4 thoughts on “Café littéraire/ Sylvestre-Adjra Aziadekey communie avec ses lecteurs autour des tomes 4 et 5 de : “Les histoires de Yao et Akuwa”

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