Cela fait 35 ans que le Togo pleure la disparition de Kléber Dadjo, figure emblématique de l’histoire militaire et politique du pays. Ancien président et fervent défenseur de la paix, son héritage continue de faire débat. Alors que des initiatives sont en cours pour honorer sa mémoire, des questions subsistent quant à la nature et à l’ampleur de ces hommages.
Un parcours exceptionnel au service du Togo
Kléber Dadjo, né en 1914, a marqué l’histoire du Togo par son engagement sans faille pour la paix et la stabilité. Héros de guerre, il a joué un rôle déterminant dans la construction de l’armée togolaise et a dirigé le pays pendant quelques mois (14 janvier-14 avril) en 1967. Sa philosophie de la paix, basée sur le dialogue et la réconciliation, a laissé une empreinte indélébile sur son action politique.
Un héritage controversé
Si la figure de Kléber Dadjo est unanimement respectée pour son patriotisme et son dévouement, son rôle dans certains événements historiques reste sujet à interprétation. La passation de pouvoir à Gnassingbé Eyadéma en 1967, bien que présentée comme un acte de paix, a suscité des débats.
Des hommages en cours, mais des questions persistent
Pour rendre hommage à cet homme d’État, des initiatives ont été lancées ces dernières années. Le renommage d’une avenue en son honneur et la création d’une association dédiée à sa mémoire en témoignent. Le Haut-Commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale (HCRRUN) a également annoncé des projets de commémoration. Cependant, des voix s’élèvent pour dénoncer la lenteur dans la mise en œuvre des projets de réparations mémorielles.
Les enjeux de la mémoire
Les hommages à rendre à Kléber Dadjo ne seront pas qu’un simple acte de reconnaissance envers une personnalité historique. Ils seront aussi l’occasion de :
– réconcilier les mémoires : en honorant Kléber Dadjo, on contribue à apaiser les tensions et à favoriser le dialogue entre les différentes composantes de la société togolaise.
– transmettre l’histoire aux générations futures : en valorisant le parcours de Kléber Dadjo, on permet aux jeunes générations de s’inspirer de son exemple et de mieux comprendre l’histoire de leur pays.
– renforcer l’unité nationale : en célébrant les figures emblématiques de notre passé, on contribue à renforcer le sentiment d’appartenance à une même nation.
35 ans après sa disparition, Kléber Dadjo reste une figure incontournable de l’histoire du Togo. Les hommages qui lui sont rendus sont à saluer, mais il reste encore beaucoup à faire pour que sa mémoire soit pleinement honorée.
Yves Galley