Le Togo a commémoré, ce mardi, le 32? anniversaire de l’attaque du camp Général Gnassingbé Eyadema, un événement traumatisant qui a marqué l’histoire sécuritaire du pays. Sous la présidence de Faure Gnassingbé, une cérémonie solennelle s’est tenue à Lomé en mémoire des militaires tombés pour repousser cette tentative d’assassinat contre son père, l’ancien président Gnassingbé Eyadema, dans la nuit du 24 au 25 mars 1993.
Un coup d’État avorté grâce à l’héroïsme des forces togolaises
Dans les années 1990, le Togo était en proie à une instabilité politique persistante, marquée par des tensions post-transition démocratique et des violences récurrentes. L’attaque du camp militaire, considérée comme l’une des plus audacieuses de l’époque, avait pour objectif d’éliminer le président Eyadema, alors au pouvoir depuis 1967. Selon les rapports historiques, un groupe d’assaillants lourdement armés avait lancé une offensive surprise contre le camp, où le chef de l’État avait l’habitude de résider.
Grâce à une réaction rapide et coordonnée des forces de défense, l’assaut fut repoussé après plusieurs heures d’affrontements sanglants. Les pertes humaines du côté des militaires togolais restent un sujet sensible, les chiffres officiels n’ayant jamais été totalement dévoilés. Cependant, cet événement a renforcé la détermination du régime à consolider son appareil sécuritaire face aux menaces internes et externes.
Des décorations pour honorer les braves
En marge de cette commémoration, plusieurs officiers supérieurs ont été décorés pour leur bravoure et leur engagement envers la nation. Parmi les récipiendaires figurent des personnalités de premier plan, dont :
• Le colonel Calixte Batossie Madjoulba, actuel ministre de la Sécurité, reconnu pour son rôle dans la modernisation des forces de défense.
• Le médecin-colonel Yawo Apéléte, directeur général du CHU Sylvanus Olympio, honoré pour ses contributions médicales au profit des militaires.
La cérémonie s’est déroulée en présence du Premier ministre Victoire Tomégah-Dogbé, de membres du gouvernement, et de hauts gradés de l’armée, soulignant l’importance accordée à cette journée dans la mémoire collective togolaise.
Un tournant dans l’histoire sécuritaire du Togo
L’échec de cette attaque a scellé le destin politique du Togo, consolidant le pouvoir d’Eyadema jusqu’à sa mort en 2005. Aujourd’hui, le Togo continue de faire face à des défis sécuritaires, notamment la menace terroriste dans la région sahélienne. La commémoration de cet épisode historique rappelle la nécessité d’une armée unie et vigilante pour préserver la stabilité du pays.
Devoir de mémoire et renforcement patriotique
Chaque année, cette date est l’occasion pour les autorités togolaises de réaffirmer leur engagement envers les forces armées et de raviver l’esprit patriotique. Des discours officiels, des dépôts de gerbes et des hommages aux familles des victimes rythment les cérémonies.
Cette journée symbolise la résilience du Togo face aux adversités. Il est impérieux de préserver l’unité nationale et de rester mobilisés contre toute forme de déstabilisation. Alors que le pays poursuit son chemin du développement, le souvenir de l’attaque du camp Eyadema reste ancré dans les mémoires, à la fois comme un avertissement et comme une preuve de la capacité de résistance des institutions togolaises.