Le défi d’une presse économiquement indépendante ne sera plus la seule affaire de l’État ; les tenants de la presse, eux-mêmes, veulent tracer les sillons et construire un nouvel horizon qui impose respectabilité et considération. Cette volonté manifeste vient d’être matérialisée par le patron de la branche togolaise de l’Union de la presse francophone (UPF), Loïc Lawson, à travers un brunch de la presse – une innovation – dans un cadre de haut standing à l’hôtel Sarakawa.
Enfermés dans un cocon rafraîchi par un zéphyr porté par les courants marins, patrons de sociétés et d’organisations de presse, responsables de la Chambre de commerce et d’industrie du Togo (CCI-Togo), de l’Office togolais des recettes (OTR), du Conseil national du patronat (CNP), de l’Association des grandes entreprises du Togo (AGET) et membres du gouvernement ont trituré les méninges autour de la thématique : “Médias au Togo en 2023 : nécessité d’adhésion à la CCI-Togo, rôle de la fiscalité dans le développement du Togo”.
Le poids économique de la presse togolaise mesuré à son chiffre d’affaires ne pèse plus qu’une plume d’oiseau dans le Produit intérieur brut, au moment où au quotidien le discours politique érige la même presse en pilier de la démocratie et vecteur de cohésion sociale, et par ricochet, un allié incontournable. Malgré ses bataillons de quotidiens, hebdo, bi et trihebdomadaires, trimestriels, mensuels et bimensuels, son régiment de radios, télévisions et médias en ligne, la presse togolaise file sur le fil du rasoir.
Fauchée par la conjoncture économique née des crises internationales, étouffée par la révolution numérique et la révolution législative sectorielle avec des dispositions contraignantes du Code de la presse et de la communication et celles bientôt applicables de la Convention collective, la presse togolaise se voit dessiner un avenir qui plonge dans l’incertitude, ou plutôt dans le chaos pour être plus réaliste.
C’est avec tous ces constats chevillés à l’esprit que Loïc Lawson, mû par son sens poussé de l’intérêt général, et profondément inspiré, a sorti l’ingénieuse carte d’une assise qui réunit acteurs de la presse, partenaires et potentiels partenaires de la presse et membres du pouvoir.
Une nouvelle approche et ses paradigmes
L’initiative à caractère privé, si bien organisée, a pris au final les allures d’un événement institutionnel, qui a arraché l’admiration du Prof Akodah Ayewouadan, ministre en charge de la Communication :
“L’initiative est originale et permet de diversifier les modes de rencontre et d’échange. Cela témoigne du dynamisme du secteur des médias dans un pays et d’une approche nouvelle qui nous permet d’avancer”.
C’est bien les paradigmes de cette nouvelle approche que tente de définir Loïc Lawson et son UPF-Togo :
« En organisant ce brunch, on a une seule envie, voir la presse togolaise davantage grandie, voir les entreprises de presse devenir de plus en plus professionnelles mais qu’elles aient aussi les moyens de leurs ambitions, de se structurer davantage et de devenir de très grandes entreprises. Dans les mois et années à venir, la presse togolaise saura mieux se structurer malgré toutes les conjonctures économiques, et d’intégrer la chambre de commerce ».
Le projet d’intégration des entreprises de presse à la CCIT reste le point d’ancrage de l’initiative UPF-Togo, lequel a été salué aussi bien par le ministre Ayewouadan que par Thierry Awesso, vice-président du CNP, Nathalie Bitho, présidente de la délégation spéciale consulaire de la CCI-Togo et Jonas Daou, président de l’AGET.
« Les médias, comme entreprises, doivent côtoyer les autres entreprises pour pouvoir apprendre de celles-ci mais également tirer le maximum d’éléments », souligne le ministre Akodah Ayewouadan, tandis que
Thierry Awesso, vice-président du CNP, lance un appel aux entreprises de presse pour marquer leur adhésion au CNP après celle de la CCIT, le CNP étant l’entité qui défend les intérêts des entreprises.
Régime fiscal appliqué à la presse
Mais l’autre versant de la montagne qui se dresse sur le chemin cahoteux de la presse togolaise reste le régime fiscal qui n’a rien de particulier. La société de presse est une société pas comme les autres et ne peut être soumise au régime fiscal général, du fait de ses spécificités. Ce que Isidore Akollor, président du Patronat de la presse togolaise (PPT) s’est évertué à rappeler au représentant de l’OTR qui a plus que divagué lors de son intervention :
« Nous ne sommes pas des entreprises comme les autres. Notre marchandise, c’est l’information qui ne se vend pas dans un pays en voie de développement comme les articles et denrées ».
L’État est au chevet de la presse depuis des années, c’est une évidence, mais le nouvel écosystème médiatique, avec ses principales transformations et implications socio-économiques, rend plus étendu le champ de sa responsabilité. Si la presse s’engage clairement à jouer sa partition, c’est un signal fort émis à l’endroit des gouvernants et des partenaires, pour un accompagnement conséquent, à la taille des nouveaux défis à relever.
Pour qu’au final, les journalistes ne soient plus méprisés et marginalisés, comme le dénonce ce coup de gueule furieux de Loïc Lawson : “On nous a toujours considérés comme des moins que rien”, une assertion unanimement partagée par la corporation des journalistes.
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