Le football togolais, de par les performances des clubs et de la sélection nationale ces dernières années, s’apparente à un grand corps agonisant gisant sur un grabat. Il faut sauver le grabataire, et la Fédération togolaise de football (FTF), sous l’égide de son président, le Col. Guy Akpovy semble avoir le remède : la professionnalisation. Un grand chantier qui vient de s’ouvrir officiellement, à travers la décision N°021/CE/PDT/FTF/2021, après une annonce informelle faite, quelques semaines plus tôt sur un média par Chris Dakey, le secrétaire général.
La décision a l’air d’une information exclusive, et semble tomber à pic, au moment où le public sportif égrène avec colère et dépit le long chapelet des contre performances des Eperviers et des clubs engagés dans les compétitions de la Confédération africaine de football (CAF). Au moment où le contraste entre les bonnes notes de la gestion administrative et financière de la FTF, et les résultats acquis sur le terrain devient saisissant, sinon inquiétant.
Professionaliser le football, pour sortir des sentiers battus d’un amateurisme chronique qui a eu le don de réduire presque tous les clubs d’élite en des associations sans structure, sans vision, sans ambition, paraît un défi qu’il faut impérativement relever. Des esquisses d’une professionnalisation du football ont été posées sous le colonel Rock Gnassingbé, mais le projet n’a jamais pu sortir de l’oeuf. Ce serait peut-être le cas avec un autre colonel, Guy Akpovy, actuel patron de la FTF depuis 2016.
La décision susmentionnée a mis sur pied un comité de pilotage du projet de professionnalisation du football togolais composé d’une vingtaine de personnes aux compétences diverses, et présidé par Chris Dakey.
A quoi ressemble le projet?
Le projet reste pour l’heure dans les secrets des dieux de la FTF, il sera soumis à validation au comité de pilotage, d’après une voie autorisée de la FTF. Ses grandes articulations sont, d’après une source digne de foi, entre autres : la consultation des différentes catégories d’acteurs ; l’audit général de l’administration de la FTF et de ses membres ; la création de la Ligue Pro de football et les divers textes régissant sa composition et son fonctionnement; le cahier de charges à remplir par chaque club ; la restructuration des clubs); la mutation des clubs actuels en sociétés sportives; des séries de formation ; le renforcement des infrastructures; le financement du championnat pro.
Les objectifs
En termes d’objectifs spécifiques, on peut retenir, notamment, la création d’emplois stables ; l’amélioration de la qualité de la formation pour booster le transfert des joueurs talentueux ; la restructuration des centres et académies;l’amélioration du spectacle footballistique; l’augmentation du nombre de spectateurs et téléspectateurs; l’activation du marketing sportif et l’accroissement du merchandising; l’attirance de nouveaux sponsors et la création de nouveaux partenariats entre les clubs et leurs collectivités territoriales.
Il s’agira de réunir les conditions pour assurer une croissance durable du football togolais. Le comité de pilotage, dans les jours à venir, devrait se réunir très rapidement pour établir sa feuille de route, les modalités de mise en œuvre du projet et un échéancier précis sur un délai minimum de 10 mois, selon nos informations.
Bémol…
Le projet de professionnalisation du football togolais devrait marquer forcément l’adhésion de tous les acteurs, en raison du bien fondé de l’initiative et des objectifs à atteindre. C’est pourquoi la préparation en amont et l’exécution du projet nécessitent une telle rigueur et toute l’ouverture d’esprit requise pour son aboutissement heureux.
Ce projet est de grande envergure, et sa mise en oeuvre ne relève pas des seules prérogatives de la FTF, il faut nécessairement une volonté et un engagement politiques soutenus. A bien scruter la composition du comité de pilotage, il se réalise un mélange de genre et d’échelles, il se dégage également une confusion des attributions et des compétences.
Vu l’immensité des tâches et la diversité des secteurs à couvrir, la création de sous-comités paraît incontournable. Le comité de pilotage, constitué de spécialistes et des experts dans des domaines spécifiques en lien avec les sous-comités, recueille les travaux des sous-comités pour nourrir ses réflexions et sortir des propositions à verser à la coordination.
C’est dire que dans le comité de pilotage, on ne devait pas avoir deux ou plusieurs spécialistes du même domaine, comme c’est le cas avec Sedjro Kossi et Mme Lawson-Hogban Latré-Kayi Edzona, tous arbitres, Togbui Akoussa Camélio, Gneni Sébabi, Paulo Duarte, tous des techniciens. Gneni Sébabi, Paulo Duarte et Sedjro Kossi devaient être, par exemple, relégués dans des sous-comités.
Dans l’organigramme, le secrétaire général de la FTF ne devait pas présider le comité, il devait en être le coordinateur, placé au-dessus du président. C’est à lui que le président rend compte des résultats des travaux, des difficultés rencontrées, et lui, assure la coordination avec le comité exécutif de la FTF, les ministères et autres partenaires concernés. Aussi peut-on relever l’absence remarquée dans la commission d’un membre issu du ministère de l’économie et des finances.
Le football professionnel est à priori économique, on doit avoir besoin de détaxer certains produits notamment des équipements sportifs et des matériels importés, ou de défiscaliser des impôts, et là, l’expertise d’un économiste est vivement requise.
Par ailleurs, l’on peut se demander sur quels modèles veut-on bâtir notre projet de professionnalisme en tenant compte de nos réalités et de nos moyens.
Il serait inconcevable de faire un mimétisme à l’occidental puisque nous sommes obligés de nous engager, aux premiers pas, dans un professionnalisme embryonnaire. La loi de proximité oblige, notre inspiration peut venir des modèles de football profesionnel qui sont plus proches de nous dans la région, à l’instar du Ghana voisin et un peu plus loin le Nigéria.
Il est recommandé que nous allions à l’école d’un de ces pays qui ont déjà fait le chemin. On se rappelle comment le Ghana s’est lancé dans la professionnalisation de son football, avec des préalables, la multiplication des infrastructures, avant de passer à la vitesse supérieure avec un cahier de charges imposé à tous les clubs.
Et la première année pro, seulement quatre clubs ont participé au championnat, l’année suivante, presque tous les clubs étaient au rendez-vous, ayant rapidement rempli les conditions. En tout cas, quelle que soit la manière, la FTF doit être accompagnée et soutenue dans la conduite de ce projet.
Ceux qui sont coptés pour le comité de pilotage doivent se montrer réellement disponibles à apporter leurs contributions sans hypocrisie et duplicité. Des apports qualitatifs et des critiques objectives et constructives sont recommandés, tout en évitant des critiques oiseuses, inintelligentes et destructives. Rompre avec l’amateurisme chronique, voilà le vrai défi…
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