La grogne persiste à l’Université de Lomé. Le jeudi 13 février 2025, le collectif du personnel a repris les manifestations pour exiger la satisfaction de ses revendications, restées lettre morte malgré les engagements des autorités. Enseignants, administratifs et techniciens se sont rassemblés en nombre sur le campus universitaire pour un sit-in, dénonçant des conditions de vie et de travail précaires et réclamant des mesures concrètes.
Des revendications anciennes, toujours ignorées
Les points de revendication du personnel n’ont pas changé : la reconnaissance du statut de fonctionnaire pour les enseignants, une revalorisation de 10 % de la valeur indiciaire des salaires, et l’allocation des 10 000 FCFA mensuels pour les frais de transport. Cette dernière mesure, annoncée par le chef de l’État pour aider les agents publics à faire face à la vie chère, n’a curieusement pas été étendue au personnel de l’Université de Lomé. Une exclusion qui suscite incompréhension et colère.
« Les 5 % de revalorisation sont arrivés, nous n’en avons pas bénéficié. Les 10 % également. Les 10 000 FCFA pour les frais de transport ont été versés aux fonctionnaires, sauf à nous. Quant aux 60 000 FCFA accordés à titre exceptionnel en décembre dernier, on nous a dit qu’ils étaient “en cours de calcul”. Des mois après, ces calculs ne sont toujours pas terminés. Nous ne réclamons rien de nouveau, tout cela est ancien. Nous demandons simplement que les autorités nous écoutent », a expliqué le professeur Nantob Mafobatchie, enseignant titulaire à l’Université de Lomé.
Un statut flou qui alimente la frustration
La situation est d’autant plus incompréhensible que le statut du personnel universitaire semble fluctuant au gré des décisions. « Parfois, ils se contredisent eux-mêmes. Comment comprendre que des enseignants, pourtant reversés à la fonction publique, ne soient pas considérés comme des fonctionnaires lorsque le chef de l’État annonce des mesures en leur faveur ? Au gré des autorités, nous sommes fonctionnaires, et au gré des mêmes autorités, nous ne le sommes plus », a déploré le professeur Nantob.
Un moratoire en trompe-l’œil
Rappelons qu’après les dernières manifestations en juin 2024, les autorités universitaires avaient demandé un moratoire pour examiner les revendications du personnel. Mais pour les manifestants, ce délai n’a été qu’un marché de dupes. « Nous sommes fatigués des promesses non tenues. Si nos demandes ne sont pas satisfaites rapidement, nous passerons à la vitesse supérieure », ont-ils averti, laissant planer la menace d’une escalade des mobilisations.
Une mobilisation qui pourrait s’intensifier
Le collectif du personnel de l’Université de Lomé semble déterminé à faire entendre sa voix. Si les autorités ne prennent pas rapidement des mesures concrètes, la grogne pourrait dégénérer en un mouvement de protestation plus large. Pour l’heure, les manifestants espèrent que leurs revendications, légitimes et répétées, seront enfin prises en compte pour mettre fin à des années d’injustice et de précarité.
Dans un contexte où l’enseignement supérieur joue un rôle clé dans le développement du pays, la situation à l’Université de Lomé interpelle. Les autorités seront-elles à l’écoute cette fois-ci, ou devront-elles faire face à une colère grandissante ? La balle est désormais dans leur camp.