La gestion archaïque et chronophage des activités liées au déroulement de l’examen du baccalauréat devrait désormais appartenir à un passé lointain au Togo. Afin de mieux prévenir et répondre aux atteintes portées à la sécurité de cet examen, un Togolais, génie de l’informatique, du nom de Assih Venant, a conçu et mis en œuvre, sous l’onction du directeur de l’Office du baccalauréat, Gbandi Djeneye-Boundjou, et de son adjoint, le Prof. Aklikokou, un logiciel innovant, destiné à assurer l’automatisation et l’optimisation des services de l’Office du Bac. C’est donc l’heure de la dématérialisation qui va se traduire par la simplification des procédures, la facilité dans les traitements des copies, la réduction des risques d’erreurs, la livraison dans un délai record des résultats, des relevés de notes, des attestations du Bac et des statiques…
Ils sont des milliers, 73 422 exactement, à braver, depuis le lundi dernier, le coronavirus pour composer et s’offrir la chance de décrocher le premier diplôme universitaire, le fameux Bac 2. L’importance de ce diplôme dans le cursus scolaire n’est plus à démontrer, il représente le sésame pour une inscription dans le supérieur et pose les jalons d’une vie professionnelle future. Sur toute la ligne du déroulement de cet examen, seule la proclamation des résultats compte, peu se préoccupent de la machine organisationnelle qui craque souvent du fait d’une gestion calquée sur des méthodes pour le moins archaïques. L’office du Bac a décidé de siffler la fin de cette époque et ouvrir une ère de modernité dans la perspective d’une meilleure fiabilisation et sécurisation de l’examen le plus redouté. Sur fond d’une efficacité accrue.
“Avec Anonymus, c’est la décentralisation des corrections : il est maintenant créé deux autres centres de correction (Atakpamé et Kara). Au fur et à mesure, tout converge sur le serveur central à Lomé. Donc plus de transport des données par clé Usb.”, explique Assih Venant.
“Notre logiciel est fiable et sécurisé à 100%”, clame, tout confiant, Assih Venant. Bien évidemment, le logiciel est entièrement modulaire, aucun accès à la base de données, le logiciel est en production directe et tout le travail se fait en réseau local. « C’est un gage de sécurité à 100% », nous confie un technicien de Café Informatique. Avec Anonymus, la rapidité dans l’exécution du report des notes des copies d’examen est garantie, mais avec zéro erreur dans la saisie des données. Chaque copie disposerait d’une zone d’identification renfermant les informations personnelles du candidat, reconnaissables par ordinateur lors d’une lecture numérique par scanner.
“Notre Anonymus permet d’associer une copie à un candidat, de la rendre anonyme et de brasser automatiquement plusieurs copies pour les répartir vers des correcteurs suivant les règles définies par l’administration, il n’y aura plus de glissement de l’anonymat comme auparavant”, explique Assih Venant, qui croit qu’en cette période de Covid 19, son logiciel est également bien réputé pour un meilleur respect des mesures barrières.
“Au début, personne ne voulait m’accompagner dans le développement de ce logiciel. La technologie japonaise du QR prend de l’ampleur, et avec Covid 19, sa réputation s’amplifie. Mais il y a 5 ans que moi j’ai réfléchi à la sécurisation par le Code QR, et l’idée de Anonymus m’a effleuré. L’informatique, tout comme la médecine, comporte différentes spécialités, il fallait que je trouve un bon développeur, efficace. Une aiguille dans une botte de foin, mais j’ai réussi à me trouver ce parfait complice, et l’aventure a commencé. Aujourd’hui, Anonymus est la résultante de tous les sacrifices qu’on s’est imposés, pour servir une bonne cause dans la République”, confie Assih Venant, visage illuminé par la satisfaction, ou plutôt par le sentiment d’un devoir accompli.
“Ce logiciel va faciliter les traitements des copies et réduire les risques d’erreur mais malheureusement le premier essai a été un échec”, déplore Dr Dagnon, enseignant vacataire à l’Université de Lomé.
“Les problèmes qu’il y a eu, c’était dans les savanes, à Tandjouaré. Les surveillants n’avaient pas bien expliqué les choses aux candidats et ils ont interverti les plaquettes, mais le problème fut résolu immédiatement”, rassure le concepteur du logiciel.
« Cette année, les vignettes portant le Code QR sont bien utilisées, ce n’est rien de compliqué, si on l’explique bien », confirme Dr Dagnon.