Sénégal: dix ans de réclusion criminelle requis contre Sonko

L'opposant Ousmane Sonko

Le nouveau procès Ousmane Sonko a cristallisé toutes les attentions le mardi 22 mai 2023. Au tribunal de Dakar, lieu du procès, seule la plaignante, Adji Sarr, vêtue d’une robe rouge, était face aux juges.

Ousmane Sonko absent pour « violation des droits de la défense », selon ses avocats, et l’intéressé lui-même dénoncerait un complot du pouvoir pour l’écarter du jeu politique, lui qui est candidat à l’élection présidentielle de 2024.

La plaignante, au cours de l’audience, a décrit le fonctionnement du salon Sweet Beauty, théâtre des présumés viols, avant de donner d’amples détails sur les viols répétitifs qu’elle dit avoir subis entre décembre 2020 et début février 2021.

Une version battue en brèche par Ndeye Khady Ndiaye, la gérante du salon, accusée elle aussi de complicité de viols.

A la mi-journée, les avocats de la défense ont quitté le prétoire suite au rejet de leur demande de report de la séance.

Mais l’audience a continué, pour se terminer au delà de trois heures du matin, avec le réquisitoire du procureur : 10 ans de prison pour viols ou 5 ans pour corruption de la jeunesse contre Ousmane Sonko.

Le “ou” du réquisitoire suscite beaucoup de débats. A commencer par Maître El Hadj Diouf, avocat d’Adji Sarr.

“Je ne suis pas totalement satisfait par le réquisitoire du Parquet. À présent, de bien développer les arguments qui plaident en faveur d’une condamnation pour viol. Si le Parquet vient, essaye de couper la poire en deux en disant : si vous n’êtes pas convaincus par le viol, retenez la corruption de la jeunesse, non, cela ne me parait pas véritablement rigoureux”, tacle-t-il.

Le délibéré est attendu le 1er juin.

Les risques inéligibilité d’Ousmane Sonko à la présidentielle de 2024 s’accentuent.

D’après le code électoral, « un individu en état de contumace » ne peut être inscrit sur les listes électorales.