Il ne suffit pas de lutter contre l’extrémisme violent – il faut le prévenir. Car ce fléau est bien souvent une menace provoquée par des interprétations faussées de la culture, par la haine et par l’ignorance. D’autant que l’extrémisme violent n’est pas inné. Le Haut-Commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale (HCRRUN) partage bien cette perception des choses, c’est pourquoi l’institution a posé ses baluchons dans les savanes, point névralgique du phénomène évoqué, pour une mobilisation des Comités locaux de paix (CLP).
Le HCRRUN, sous les auspices de son infatigable présidente, Awa Nana-Daboya, a ouvert le mardi 14 janvier 2023 un atelier de renforcement des capacités des Comités locaux de paix de la région des Savanes sur les techniques d’écoute des communautés victimes et la lutte contre l’extrémisme violent. L’initiative vise à amener les membres de ces comités à appréhender l’évolution du phénomène dans le temps et dans l’espace et mesurer les conséquences et les mesures prises pour l’endiguer dans le contexte togolais.
Pour la présidente du HCRRUN, le combat contre ce fléau ne peut pas être que militaire, ce qui justifie la dynamique de l’implication des civils pour une meilleure coordination des actions.
« En choisissant prioritairement les Comités locaux de paix comme groupe cible pour suivre cette session de renforcement de capacités, le HCRRUN entend permettre à ces structures d’imprimer à leurs actions une nouvelle dynamique en adéquation avec le combat engagé par l’Etat togolais contre l’extrémisme violent. Il ne pouvait en être autrement lorsqu’on sait l’importance de la collaboration qui existe entre les CLP et les autorités locales d’une part, et d’autre part, le rôle de mobilisation des populations que jouent les membres de ces structures dans leurs communautés respectives », a indiqué Awa Nana-Daboya.
Les membres des CLP seront bien outillés, au sortir de cette session de formation, sur les fondamentaux pour une vie communautaire plus apaisée. Ils disposeront à leur portée de nouveaux éléments de langage et de comportements plus rassembleurs susceptibles de prémunir le pays contre les dérives liées à l’extrémisme violent.
On pouvait noter aux côtés de Mme Awa Nana-Daboya la présence remarquée du ministre de la Sécurité et de la protection civile, Yark Damehame, natif de la région.
« Nous tenons à remercier le HCRRUN et sa présidente pour l’initiative. Votre décision d’associer le ministère la sécurité et de la protection civile à la plateforme de réflexion et d’échange sur cette menace majeure qui est l’extrémisme violent honore notre département et en même nous interpelle en tant que citoyen sur notre responsabilité individuelle et collective dans la lutte contre ce fléau. En initiant cet atelier, le HCRRUN tient à faire sa part dans cette lutte enclenchée contre ce phénomène par notre pays sous les auspices du Chef de l’Etat, Faure Gnassingbé », a souligné le ministre Yark.
Les membres des CLP auront la lourde responsabilité de donner aux jeunes femmes et jeunes hommes les moyens d’exploiter leur potentiel en tant qu’acteurs véritables de changement de mentalité pour détruire les terreaux fertiles à l’extrémisme violent pour une culture pérenne de la paix. La rencontre initiée par le HCRRUN sera essentiellement meublée d’exposés et communications sur des thématiques en lien avec le fléau.
Les communicateurs mettront en relief la tolérance culturelle et religieuse qui a toujours caractérisé le peuple togolais. Les exposés porteront sur les techniques d’écoute dont l’objectif est de prévenir les conflits et d’aider les populations victimes à surmonter leurs traumatismes.