Le secteur pétrolier géré avec laxisme sur fond de pratiques mafieuses des décennies durant, retrouve un fonctionnement normal grâce à une réforme initiée par Kodjo Adedze, le nouveau locataire du ministère en charge du commerce. Restructuration du Comité de suivi des fluctuations des prix des produits pétroliers (CSFPPP), mise en place d’une nouvelle société d’intermédiation, Togo Negoce Petrole (TNP), il n’en faut pas plus pour mettre en transe les Adjakly, particulièrement le fils, Fabrice.
Calomnier le ministre Kodjo Adedze, couvrir d’opprobre le journal L’Alternative, angéliser les Adjakly, un exercice qui a fini par s’intégrer dans la ligne éditoriale de certains médias mus en thuriféraires des mafieux qui se sont enrichis outrageusement sur le dos de l’Etat et des pauvres consommateurs des produits pétroliers. Hier, avant Adedze, l’organisation du CSFPP, son fonctionnement et sa relation avec la société d’intermédiation des Adjakly, Togo Phénix Corporation (TPC), ont investi Francis Sossah Adjakly (père) et Fabrice Adjakly (fils), de tous les pouvoirs, notamment le montage des dossiers d’appels d’offre, le contrôle parfait de l’étape d’attribution des marchés aux traders, l’encaissement des fonds issus des ventes des produits pétroliers aux marketers et leur transfert aux traders.
Un tel schéma assis sur des dysfonctionnements criards a rendu milliardaires les Adjakly et complices. Au nom des intérêts de la République et des consommateurs, Kodjo Adedze, dans le strict respect de la feuille de route gouvernementale axée sur la bonne gouvernance, innove un nouveau schéma organisationnel qui explose l’ancien, colmate toutes les brèches et remet chaque entité à sa place. Une réforme salutaire donc, qui se traduit dans les faits par l’éjection osée de Francis Adjakly à la tête du CSFPPP après deux décennies de règne sans partage, sans contrôle ni quelconque audit de gestion des affaires, et la mise à l’écart de la société d’intermédiation sous la coupole des Adjakly.
L’Etat, à travers le ministre Kodjo Adedze, prend ses responsabilités et met en place une nouvelle société d’intermédiation, TNP, où il détient 49% des actions, les 51% cédés, en toute souveraineté à STIP, une structure privée. Entre-temps, Vitol, trader allié des Adjakly, aurait formulé le vœu que TNP soit dirigée par Fabrice Adjakly, indubitablement pour perpétuer les pratiques incriminantes. Proposition rejetée par le ministre Adedze.
Cette audace et cette farouche détermination de celui-ci à métamorphoser le système de commande et d’approvisionnement, à bouger les pions, à arrêter le pouvoir des uns, et donc par voie de conséquence, à stopper le flux des intérêts d’une certaine mafia, l’envoie sur l’échafaud d’une certaine presse investie de la mission de le décapiter à coups d’allégations incongrues aussi diffamantes que calomnieuses.
La même presse, en revanche, diffuse des messages dithyrambiques, parfois à la limite de la naïveté, destinés à manipuler les populations en faisant passer les Adjakly pour des anges et des génies aux rares compétences. Dans un pays où les dirigeants tentent, malgré tout, de faire de la bonne gouvernance et de la force des institutions un leitmotiv, c’est un scandale que de voir des médias, dissimulés dans les plis de mercenaires, prendre les armes et combattre pour les délinquants, les criminels économiques, tout en mitraillant un ministre porteur d’une réforme qui met l’ordre dans le désordre, sans jamais lui donner la parole aux fins de recoupement d’informations.
La problématique du rôle de la presse dans l’enracinement de la bonne gouvernance dans les Etats africains confrontés terriblement aux défis de développement se pose avec acuité.