Kouma-konda : le peintre végétal Roméo Nyanu déplore la précarité des artistes du village

Jeune virtuose de la peinture végétale à Kouma-konda, village situé à 12 kilomètres de la ville de Kpalimé dans les plateaux, le jeune Roméo Nyanu est initié à ce noble art dès son plus jeune âge par son père, grand peintre et sculpteur de profession ayant parcouru le monde avec ses œuvres.

Dans l’atelier du jeune peintre, un jardin de tableaux, une galerie de merveilles picturales peints à base des couleurs recueillies à partir des plantes ornent les murs : des animaux, des femmes revenant du marigot, des dessins allégoriques et bien d’autres imaginations de l’artiste fascinent le visiteur. Le peintre alterne dans ses œuvres réalisme et symbolisme.

Dans le cadre de la deuxième édition de l’Éclat du bien-être qui s’est déroulée du 15 au 16 Août 2020, une innovation de la Vallée des métiers de beauté (VMB) en collaboration avec la Fédération internationale Afrique et beauté (FIAB), le talent du jeune “Salvador Dali » des monts Kloto a été sollicité pour former les participants dans le domaine de la peinture végétale.

Des démonstrations de dessin et de l’obtention des couleurs à partir des plantes ont ébloui les participants. Les admirations et éloges pleuvent de partout. Mais la condition précaire de ce génie comme celle des autres artistes du village de Kouma-konda est loin d’être proportionnelle au talent de l’artiste.

Au même moment où des peintres sous d’autres cieux vivent grassement de leur art, ceux de Kouma-konda croupissent dans l’anonymat et dans une pauvreté terrible. Faute de médiatisation, faute d’ouverture au grand monde, faute de vente des tableaux et faute d’opportunités.

” J’ai été vite fasciné par le génie de mon père quand j’étais enfant. C’était avec enthousiasme que j’ai appris ce noble art qu’est la peinture. J’aime imaginer et matérialiser mon imagination à travers un tableau. La peinture végétale, plus qu’un métier, est une passion mordante pour moi. Sauf que je n’arrive pas à vivre de cette passion. Nous n’avons pas les moyens, nous peintres du village de Kouma-konda d’exposer nos œuvres en ville et nous vendons très peu de tableaux lors des visites touristiques. Beaucoup de mes frères du village, aussi talentueux en peinture qu’en sculpture, ont dû abandonner ce métier millénaire pour se diriger vers la capitale afin de trouver un job. Mais moi je garde une lueur d’espoir et veux montrer au monde entier qu’un enfant de Kouma-konda peut vivre de son talent” affirme Roméo Nyanu, très optimiste malgré tout.

 

Le jeune lance un appel aux médias à s’intéresser à la peinture végétale afin de faire découvrir ce métier au monde à travers leurs canaux. Il a en projet d’organiser des ateliers de peinture sur toute l’étendue du territoire et exhorte le ministère de la culture à se préoccuper de leur sort.

 

 

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