.Menaces et agression des employés et des autorités
. Etablissement frauduleux des salaires au directeur licencié
. Incitation à la violence et à la désobéissance
. Synbank, complice et soutien illégal des délégués rebelles
La situation actuelle de la Coopec Solidarité est marquée par une crise qui l’oppose à la Fucec Togo, et une crise interne depuis l’Assemblée générale ordinaire du 1er juin 2019 ayant consacré l’élection d’un nouveau président du conseil d’administration (PCA). La crise, actionnée par Apoudjak Wahab, ancien PCA déchu par l’assemblée générale de plus de 5000 adhérents, a rapidement pris une grave ampleur avec l’entrée en rébellion de son sous-fifre Godome Dewouna, ex directeur de Coopec Solidarité, contre le Conseil d’administration (CA) légitime et légal présidé par Gabriel Legba-Mony. Outre marathon judiciaire et lobbying politique sur fond de calomnies, Godome Dewouna conditionne des délégués du personnel et délégués syndicaux, lâchés comme mercenaires missionnés pour torpiller l’entreprise. Ceux-ci, en violation de toutes les dispositions encadrant leurs prérogatives, entretiennent ouvertement une guerre contre le CA, poussant le bouchon jusqu’à l’agression physique d’employés et dirigeants de l’entreprise, le vidage des caisses sans autorisation, le refus de libérer des documents administratifs à des fins de contrôle et d’audit. En tant que représentants du personnel, les délégués, sans conteste possible et quelle que soit la couleur syndicale endossée, sont les garants de l’intérêt collectif mais aussi particulier des salariés. Mais cela ne veut pas dire pour autant qu’ils sont revêtus d’un statut de hors-la-loi qui les bascule dans un gangstérisme visant la ruine de l’entreprise par voies de violences et de défiance des autorités.
« Les délégués du personnel ont pour attributions :1. de présenter aux employeurs toutes réclamations individuelles ou collectives concernant les conditions de travail, la protection des travailleurs, l’application des conventions collectives, des classifications professionnelles et des taux de salaires qui n’auraient pas été directement satisfaits ;
2. de saisir l’inspecteur du travail et des lois sociales de toute plainte ou réclamation concernant les dispositions légales, réglementaires et conventionnelles dont il est chargé d’assurer le contrôle ;
3. de communiquer à l’employeur toutes suggestions utiles tendant à l’amélioration de l’organisation et du rendement de l’entreprise. Les délégués du personnel sont obligatoirement consultés sur toute décision de réduction du personnel, de réorganisation de l’entreprise entraînant une diminution d’effectifs et de fermeture d’établissement au moins un (01) mois avant la décision. Toutefois, ce délai d’un (01) mois peut être réduit ou même supprimé, en cas de force majeure nécessitant la fermeture provisoire de l’établissement, sous réserve d’en informer immédiatement l’inspecteur du travail et des lois sociales. Les délégués du personnel participent à la création et à la gestion des œuvres sociales de l’entreprise. »
Les articles 215, 218, 219, 220 et 221 du Code du travail, les articles 51, 52, 53 de la Convention collective interprofessionnelle, les articles 24, 25 et suivants de l’arrêté N°021/MTESS/DGTLS portant institution des délégués du personnel dans les entreprises du secteur privé et parapublic exposent de nombreuses protections érigées autour des délégués du personnel en plein exercice de leur mandat. A la loupe, toute cette panoplie de textes n’inscrit nulle part, dans le champ des attributions, des droits et obligations des délégués, le pouvoir d’exercer des voies de fait sur un employé, pire sur l’employeur, ou de séquestrer un salarié non aligné, ou de vider les caisses de l’entreprise. Des écarts qui frisent pourtant la normalité à la Coopec Solidarité où des délégués du personnel, agissant sous l’égide du Syndicat des employés et cadres de banques, des établissements financiers et des assurances du Togo (SYNBANK), se permettent tout, l’intolérable et l’inadmissible.
Une clique de gangsters
Le ton monte régulièrement au Togo pour dénoncer les exactions et les violations des droits des employés du secteur privé. Récemment, en toute injustice, et en plein Covid, 170 employés de la Société de fabrication des nattes (Sofanat) ont été licenciés pour des motifs pour le moins ambigus et injustifiables. Si ailleurs, des employeurs abusent de leur pouvoir pour porter atteinte aux droits fondamentaux des employés, à leur santé physique ou mentale ou aux libertés individuelles, à Coopec Solidarité, c’est bien tout le contraire. Ce sont plutôt des employés, dissimulés sous les plis de délégués du personnel, qui font la loi, alimentant copieusement une crise interne, à travers des actes qui donnent du tournis aux employeurs sur lesquels ils n’hésitent pas à exercer des voies de fait. L’insubordination clouée dans la ceinture, et la loyauté au licencié directeur Godome Déwouna brodée sur le front, les délégués du personnel de Coopec Solidarité se muent en agents investis du pouvoir d’ébranler la plus grande institution de microfinance de l’Afrique de l’ouest, dotée d’un actif de plus de 45 milliards de francs CFA.
Insubordination, intimidation et violation des textes
“Depuis son élection à la présidence du Conseil d’administration, Gabriel Legba-Mony, ne fait que violer les textes et la goutte d’eau qui vient de déborder le vase, c’est qu’il a licencié le directeur.”, fulminait Anlanga Yaovi.
“Le directeur général peut être révoqué à tout moment par le conseil d’administration. Si la révocation est décidée sans juste motif, elle peut donner lieu à dommages et intérêts.”
“Les organes et les structures chargés de la surveillance et du contrôle ont droit, dans le cadre de cette mission, à la communication, sur leur demande, de tous documents et informations nécessaires à l’exercice de leurs fonctions, sans que le secret professionnel ne leur soit opposable.”
Du vol aussi…
Les employés de Coopec Solidarité se sont constitués, depuis 2005, en association dénommée APECOS (Association du personnel de Coopec Solidarité). Le compte sur lequel sont positionnées les ressources financières essentiellement composées de cotisations mensuelles des membres a été plantureusement ponctionné par les délégués du personnel, sous la houlette de Ketika Elom, jusqu’à hauteur de Sept millions six cent huit mille (7 608 000) francs. Contre toutes dispositions statutaires, 500 000 retirés le 04 mars, 500 000 le 25 mars, 208 000 le 07 avril 2020, 1 million le 21 avril, 2 millions le 24 avril, 250 000 le 05 juin, 1 million cent cinquante mille le 09 juin et 2 millions le 22 juin 2020. Or d’après les textes, c’est le président qui ordonne les décaissements de fonds, après approbation du bureau exécutif, et le montant maximal autorisé lors d’une opération de retrait est de deux cent mille francs. Par ailleurs, l’impénitent Ketika Elom procède, contre interdiction de la hiérarchie, à l’établissement et au paiement des salaires à Godome Dewouna, le directeur licencié, qui ne fait plus partie officiellement du personnel de Coopec Solidarité. Ainsi donc, de mars à mai 2020, Ketika s’est attribué le pouvoir d’établir la fiche de paiement de Godome Dewouna, d’effectuer lui-même le retrait au comptoir, et d’aller servir main à main son commanditaire.
Aux dernières nouvelles, Ketika Elom a sorti les muscles, se montrant désagréable avec le Chargé de mission lorsque ce dernier lui interdisait d’établir le salaire du mois de juillet 2020 pour le compte de Godomé. De vive voix, Ketika lui a défendu de lui adresser des ordres, soutenant que la seule autorité qu’il reconnaît reste Godome Dewouna, même effacé du registre du personnel de Coopec solidarité. Devrions-nous le rappeler, courant 2019, Anlanga Yaovi, son associé dans la rébellion, s’est rendu, pour sa part, coupable de plusieurs malversations. Alors responsable Syscofop à la Coopec Solidarité agence Akodesséwa, sa gestion des affaires a été émaillée de mille et une irrégularités. Il s’agit essentiellement de rétention des fonds reçus d’un membre pour le remboursement de son crédit ou dépôt sur son compte, de la mise en place de crédit par personne interposée, de la tentative d’usurpation du compte du membre N°2422 à l’agence de Kagomé pour la mise en place de crédit par personne interposée et des contournements des procédures et politiques de crédit. Des actes, dans l’ensemble, constitutifs de vol, une infraction contre les biens, défini, d’après l’article 411 du Code pénal togolais, comme « la soustraction frauduleuse de la chose d’autrui. »
Agression physique et entrave au bon fonctionnement de l’entreprise
Dans le collimateur des délégués déchaînés, tous les employés de Coopec Solidarité soumis au pouvoir réglementaire des autorités exécutives et administratives, lesquelles ne sont guère épargnées. Sans hésitation, ils exercent sur ces dernières des voies de fait. Courant mois d’avril 2020, par trois fois, Togbe Kossi Oboubé, Ketika Elom, Kpedenou Bernabé et Anlangan Yaovi firent irruption dans le bureau du directeur par intérim (DPI), Ayao Tamakloe, pour lui signifier, entre autres, qu’ils ne le reconnaissent pas comme directeur, avant de lui ordonner de libérer son bureau pour rejoindre son ancien poste de chef d’agence de Totsi.
Le 16 avril, le président du Conseil de surveillance de la Coopec, pour une séance de travail, arrive au bureau du DPI qu’il retrouve au milieu des « nouveaux gendarmes » de l’entreprise. Ketika Elom le chasse du bureau, le couvrant d’insultes, osant le culot jusqu’à le pousser dans le dos. Le 18 mai, dans la matinée, Togbe Kossi Oboubé, Ketika Elom Kouami, Anlangan Yaovi descendent à l’agence de Totsi pour imposer la stagiaire Kondo Sandrine, envoyée par une note de l’ex directeur Godome, et non admise par le chef d’agence par intérim Mevor kokou. A leur passage, ils auraient intimé l’ordre à deux comptables de l’agence de ne pas exécuter quelconque ordre venant de Mevor Kokou, et de ne plus lui soumettre les pièces comptables ou autres documents pour signature. Raison évoquée, ils ne reconnaissent pas ce dernier comme chef d’agence par intérim. Un des comptables, déjà dans la journée du 15 mai, aurait opposé au chef d’agence, un refus de débloquer un dossier de crédit d’un montant de 15 millions régulièrement accordé par le nouveau Comité interne de crédit (CIC).
« Le sieur Ketika est venu à côté de mon siège me prendre par le col et a commencé par me donner des coups de tête. Au même moment, Kpedenou Kossi m’a pris par derrière pour laisser Ketika me tordre le cou. Togbe Kossi, autre intervenant, m’a pris par la main. Le gestionnaire de portefeuille, M. Amegashee a, lui aussi, été violenté. », relate le chef d’agence passé tout près d’un assassinat.
Synbank, complice et soutien illégal
Le Syndicat des employés et cadres de banques, des établissements financiers et des assurances du Togo (Synbank) a de tout temps servi de béquilles au collège de délégués exécutants du projet machiavélique de blocage et de paralysie des activités de la Coopec Solidarité. Après son engagement inébranlable en vue d’éviter un licenciement à Anlanga Yaovi suite à ses malversations, le Synbank s’est investi dans tous les combats visant la démission du PCA Gabriel Legba-Mony. Après la grève de 72 heures de quelques employés de Coopec-Solidarité qui appelaient à la démission du PCA, le Synbank prenait l’initiative d’appuyer cette revendication incongrue en déclenchant une grève générale de toutes les banques et de tous les établissements financiers. « Affaire Coopec-Solidarité/ Caution aux malversations et prime à l’impunité : Synbank, un véritable danger pour les institutions financières au Togo », avions-nous titré à l’époque pour alerter l’opinion. Le hic, la relation Synbank-délégués du personnel de la Coopec Solidarité est fondée dans la pure illégalité, ce syndicat n’étant pas compétent pour enrôler des membres issus des Systèmes financiers décentralisés (SDF). Le secteur des SDF étant régi depuis 2018 par une loi spécifique : la Convention collective des systèmes financiers décentralisés du Togo. L’article premier de cette loi relatif à l’objet et au champ d’application dispose : « La présente convention règle les rapports de travail entre les employeurs et les travailleurs des Systèmes financiers décentralisés du Togo. »
Qu’entend-on donc par Systèmes financiers décentralisés ?
« Système financier décentralisé : institution dont l’objet principal est d’offrir des services financiers à des personnes qui n’ont généralement pas accès aux opérations des banques et établissements financiers tels que définis par la loi portant réglementation bancaire et habilitée aux termes de la présente loi à fournir ces prestations. »
“Tout système financier décentralisé est désigné par une dénomination sociale qui est mentionnée dans ses statuts. Il ne peut prendre la dénomination d’un autre système financier décentralisé déjà agréé. L’utilisation du terme “banque” ou “établissement financier” lui est interdite.”
Halte à l’impunité